Olivier Bataille, L’Harmattan, 90 pages, 11 euros.

L’expérience, si valorisée par les recruteurs, est nécessaire pour faire du jeune diplômé un professionnel compétent. Une bonne part de la compétence est donc liée à ce que l’on peut apprendre au travail de façon informelle, en dehors de tout dispositif de formation.

Cependant, pour qu’un individu puisse valider et valoriser ces apprentissages informels, il doit réaliser un parcours en trois points. Tout d’abord, reconnaître lui-même ce qu’il a appris au cours de son exercice. Ensuite, le faire reconnaître par ses pairs. Enfin, parvenir à valider ses compétences dans un environnement plus large, par exemple par un diplôme ou par la VAE. Paradoxalement, la difficulté du parcours n’est pas la première phase d’acquisition de l’expérience elle-même, mais celle de la reconnaissance : reconnaissance par soi-même et par autrui. La responsabilité du collectif et des employeurs dans le développement de la compétence des salariés apparaît clairement à ce niveau. Pour favoriser cette phase aussi essentielle à l’individu qu’à l’entreprise, Olivier Bataille, consultant formateur en matière d’apprentissage, identifie les moyens d’apprendre sur le tas et la manière dont, au final, l’activité professionnelle effective, passée la phase d’insertion dans l’entreprise, dépend des talents et affinités de chacun. Une tentative pour combler le hiatus entre le travail prescrit et le travail effectif, et, dans le même temps, pour mettre en lumière les conditions réelles d’activité dans ce qu’elles ont de positif, mais aussi parfois de douloureux.