L’opérateur de télécoms britannique a reçu 24 000 candidatures pour son programme d’apprentissage, soit une centaine par poste proposé. Un succès qui traduit la difficulté des jeunes à décrocher un premier emploi.
Du jamais vu : le groupe de télécommunications britannique BT Group a été littéralement inondé de candidatures pour son plan d’apprentissage : il a en effet reçu quelque 24 000 candidatures pour les 221 places d’apprentissage offertes cette année, largement plus que les 9 000 dossiers reçus l’an dernier.
L’attrait de ces plans est multiple : les heureux élus disposeront ainsi d’un salaire de départ compris entre 11 000 et 14 000 livres et pourront se spécialiser dans différents domaines : technologies de l’information, télécoms ou encore service clientèle, tout en ayant la possibilité de décrocher parallèlement des diplômes professionnels à l’image des BTEC.
Face à cet engouement inédit, BT Group a d’ailleurs fait savoir qu’il envisageait d’étendre son plan d’apprentissage pour accompagner son projet d’investir 2,5 milliards de livres dans le très haut débit au travers de la fibre optique : « Nous allons avoir besoin de techniciens pour nous aider à déployer ce projet et nous espérons bénéficier de l’intérêt manifesté par les jeunes britanniques au travers du pays. Le plan d’apprentissage de BT est une bonne opportunité pour ces jeunes, à la fois d’apprendre mais aussi de gagner leur vie », estime Alex Wilson, directeur des ressources humaines du groupe.
D’autres entreprises britanniques ont connu cette année un succès similaire : le cabinet d’audit et de conseil PWC a ainsi fait savoir que les candidatures pour son plan d’entrée dans l’entreprise avaient doublé à 800 au cours des deux dernières années tandis que l’entreprise de chemins de fer Network Rail a reçu cette année quelque 4 000 candidatures pour ses 200 places d’apprenti.
Ce succès des plans d’apprentissage ne fait pourtant pas d’ombre à l’université : près de 17 000 élèves ont par exemple déposé leur dossier pour l’une des 3 000 places offertes par l’université d’Oxford. Mais les places sont chères : à la veille des résultats des A-Levels fin août – l’équivalent du baccalauréat – le ministre de l’Enseignement supérieur David Willetts a dévoilé que, l’an dernier, 160000 bacheliers n’avaient pas pu entrer à l’université. Cette année, l’Ucas, l’organisme en charge de la gestion des inscriptions universitaires outre-Manche, signalait une hausse de 12 % du nombre de bacheliers candidats.
Les observateurs voient dans ce phénomène un effet de l’importance du taux de chômage dans les classes d’âge de 18 à 24 ans, lequel frise les 17,5 % à l’heure actuelle. Et même si l’apprentissage ne garantit pas un salaire plus important qu’un diplôme universitaire – selon une étude, les diplômés de l’université peuvent espérer gagner au moins 100 000 livres de plus que les non-diplômés au cours de la totalité de leur carrière – il permet en effet d’échapper au non-emploi. Surtout, les candidats à l’apprentissage auront la chance d’éviter l’endettement qui pèse immanquablement sur les étudiants universitaires en raison des frais de scolarité : en moyenne, ces derniers démarrent leur carrière professionnelle avec des dettes estimées aux alentours de 24 700 livres (soit près de 30 000 euros)…