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Les pratiques

Royaume-UniA British Telecom, l’apprentissage fait un tabac

Les pratiques | publié le : 21.09.2010 | STÉPHANIE SALTI

L’opérateur de télécoms britannique a reçu 24 000 candidatures pour son programme d’apprentissage, soit une centaine par poste proposé. Un succès qui traduit la difficulté des jeunes à décrocher un premier emploi.

Du jamais vu : le groupe de télécommunications britannique BT Group a été littéralement inondé de candidatures pour son plan d’apprentissage : il a en effet reçu quelque 24 000 candidatures pour les 221 places d’apprentissage offertes cette année, largement plus que les 9 000 dossiers reçus l’an dernier.

L’attrait de ces plans est multi­ple : les heureux élus disposeront ainsi d’un salaire de départ compris entre 11 000 et 14 000 livres et pourront se spécialiser dans différents domaines : technologies de l’information, télécoms ou encore service clientèle, tout en ayant la possibilité de décrocher parallèlement des diplômes professionnels à l’image des BTEC.

Face à cet engouement inédit, BT Group a d’ailleurs fait savoir qu’il envisageait d’étendre son plan d’apprentissage pour accompagner son projet d’investir 2,5 milliards de livres dans le très haut débit au travers de la fibre optique : « Nous allons avoir besoin de techniciens pour nous aider à déployer ce projet et nous espérons bénéficier de l’intérêt manifesté par les jeunes britanniques au travers du pays. Le plan d’apprentissage de BT est une bonne opportunité pour ces jeunes, à la fois d’apprendre mais aussi de gagner leur vie », estime Alex Wilson, directeur des ressources humaines du groupe.

Même succès pour d’autres entreprises

D’autres entreprises britanniques ont connu cette année un succès similaire : le cabinet d’audit et de conseil PWC a ainsi fait savoir que les candidatures pour son plan d’entrée dans l’entreprise avaient doublé à 800 au cours des deux dernières années tandis que l’entreprise de chemins de fer Network Rail a reçu cette année quelque 4 000 candidatures pour ses 200 places d’apprenti.

Ce succès des plans d’apprentissage ne fait pourtant pas d’ombre à l’université : près de 17 000 élèves ont par exemple déposé leur dossier pour l’une des 3 000 places offertes par l’université d’Oxford. Mais les places sont chères : à la veille des résultats des A-Levels fin août – l’équivalent du baccalauréat – le ministre de l’Enseignement supérieur David Willetts a dévoilé que, l’an dernier, 160000 bacheliers n’avaient pas pu entrer à l’université. Cette année, l’Ucas, l’organisme en charge de la gestion des inscriptions universitaires outre-Manche, signalait une hausse de 12 % du nombre de bacheliers candidats.

Echapper au non-emploi

Les observateurs voient dans ce phénomène un effet de l’importance du taux de chômage dans les classes d’âge de 18 à 24 ans, lequel frise les 17,5 % à l’heure actuelle. Et même si l’apprentissage ne garantit pas un salaire plus important qu’un diplôme universitaire – selon une étude, les diplômés de l’université peuvent espérer gagner au moins 100 000 livres de plus que les non-diplômés au cours de la totalité de leur carrière – il permet en effet d’échapper au non-emploi. Surtout, les candidats à l’apprentissage auront la chance d’éviter l’endettement qui pèse immanquablement sur les étudiants universitaires en raison des frais de scolarité : en moyenne, ces derniers démarrent leur carrière professionnelle avec des dettes estimées aux alentours de 24 700 livres (soit près de 30 000 euros)…

Auteur

  • STÉPHANIE SALTI