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Les pratiques

Le CIF fait progresser

Les pratiques | Retour sur… | publié le : 21.09.2010 | FLORENCE ROUX, LAURENT GÉRARD

Environ 70 % des salariés voient leur situation professionnelle changer après leur congé individuel de formation (CIF), avancent deux études de Fongecif

Que deviennent les salariés après leur CIF ? Deux études menées séparément par le Fongecif Ile-de-France d’un coté et par les Fongecif Alsace, Bretagne et Rhône-Alpes de l’autre, et dont les résultats ont été publiés cet été, aboutissent à peu près au même constat d’efficacité.

Le Fongecif Ile-de-France a mené une étude auprès de 4400 salariés sur les effets du CIF sur leur trajectoire pro­fessionnelle deux ans après la fin de leur formation. Il en ressort que « plus de 7 salariés sur 10 sont dans une situation professionnelle différente aujourd’hui »; c’est-à-dire qu’ils ont connu soit un changement d’entreprise, soit un changement de métier, soit une augmentation de salaire ou une évolution de statut. Plus précisément, 34 % d’entre eux jugent qu’ils ont « un meilleur ­niveau hiérarchique » ou « davantage de responsabilités »; et 45 % déclarent avoir vu leur rémunération évoluer (pour 1/4 d’entre eux de + 10 % au moins).

L’étude du Fongecif Ile-de-France précise par ailleurs que le taux de réussite à la formation est de 84 %; que l’action de formation est « jugée utile » par 85 % des bénéficiaires pour atteindre les objectifs fixés et acquérir des compétences ; et que 97 % des bénéficiaires soutenus par le Fongecif se disent « satisfaits ou très satisfaits de l’accompagnement reçu ».

De leur côté, les trois Fongecif Alsace, Bretagne et Rhône-Alpes ont suivi 5 596 salariés, et affirment que, « six mois après avoir suivi un CIF, 89 % des salariés avaient obtenu le diplôme préparé et 65 % avaient changé de métier ou d’entreprise ».

Trois domaines de formation privilégiés

Cette étude pointe par ailleurs que près de la moitié des salariés (2 601) ont demandé des CIF sur 13 secteurs professionnels de la classification Rome, alors que l’autre moitié a réparti ses demandes dans 86 domaines professionnels de la classification Rome. Il en ressort que trois domaines de formation sont privilégiés : transport-manutention-magasinage, santé-travail social et bâtiment-second œuvre.

« Le niveau scolaire du salarié a un fort impact sur la diversification des choix de formation, analysent les trois Fongecif. Moins le salarié est diplômé, plus les choix sont concentrés dans quelques domaines. » Ainsi, 51 % des salariés de niveau infra V (niveau inférieur au CAP/BEP) ont concentré leur choix sur deux domaines de formation (transport et santé), avec peu de diversité de métiers dans ces domaines. En revanche, les salariés de niveau III (bac + 2) ont fait des choix de formation plus diversifiés : 26 % d’entre eux se sont tournés vers le domaine de la comptabilité-gestion, 9 % vers l’enseignement, 8 % vers l’informatique, 7 % vers les transports, 7 % vers le bâtiment…

Des choix féminins plus diversifiés

Par ailleurs, les femmes diversifient plus leurs choix que les hommes : près de trois candidats au CIF sur dix veulent être conducteurs routiers, alors que seulement un peu plus d’une candidate sur dix souhaite devenir aide-soignante.

Enfin, l’étude montre que les salariés qui s’orientent vers un métier proche de celui de départ (chauffeurs, informaticiens…) souhaitent avant tout faire évoluer leur statut et leur salaire. Ces transitions se situent dans la continuité du métier d’origine avec une transférabilité immédiate des compétences.

Au contraire, les salariés qui font des choix radicalement différents de leur métier d’origine (vendeurs, télévendeurs, caissiers, personnels de cuisine…) sont motivés par le fait de quitter un premier travail alimentaire qui ne convient plus ; des difficultés de santé qui obligent à une reconversion et une lassitude face aux conditions de travail.

Auteur

  • FLORENCE ROUX, LAURENT GÉRARD