« Les tensions se sont multipliées dans les entreprises, notamment du fait de la crise économique et de la montée du chômage, ce qui place les ressources humaines sous contrainte, constate Michel Yahiel, président de l’ANDRH. Mais c’est aussi une opportunité pour une fonction qui se trouve au cœur de la stratégie des entreprises. »

L’association des DRH détaille, lors de sa conférence de rentrée ce 21 septembre, ses grandes priorités pour l’année à venir, lesquelles reflètent les besoins de ses quelque 5 000 adhérents. L’emploi des jeunes sera le premier thème développé lors du Tour de France annuel de l’ANDRH. Le problème des formes d’emploi précaire et à durée déterminée, que les entreprises privilégient pour eux, sera au centre du sujet.

L’association a d’autre part l’intention de travailler sur sa relation avec le management de proximité et sur le rôle de ce dernier, alors que les préoccupations liées aux risques psychosociaux et à l’engagement des salariés sont largement montées en puissance ces dernières années.

Le dernier axe concerne l’organisation du travail et des compétences, liées à des savoir-faire techniques de la fonction RH, mais répondant aussi à l’irruption au sein de l’entreprise de questions de société comme l’âge, la diversité, la parité, le stress…

L’enquête exclusive réalisée pour Entreprise & Carrières par Inergie auprès des adhérents de l’ANDRH en avril dernier*, indiquait qu’il leur semblait indispensable de se mobiliser d’abord sur l’attractivité de l’entreprise et la fidélisation des talents, sur la gestion des compétences et sur le dialogue social. Des préoccupations qui font écho au constat des auteurs de Ressources humaines pour sortie de crise, car elles traduisent la difficulté à donner du sens au travail et à motiver les collaborateurs et, concernant la GPEC, la nécessité d’inscrire le travail dans la durée.

« La crise économique oblige les entreprises à réintégrer la gestion de l’humain au cœur de la stratégie », analysait alors Jean-Christophe Sciberras, DRH de Rhodia et vice-président de l’ANDRH.

Au-delà du constat, une question demeure : la fonction RH aura-t-elle les moyens de convaincre les directions de cette urgence ?