logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

« Le BPO devrait décoller d’ici à un an et demi »

Enquête | L’entretien avec | publié le : 21.09.2010 | PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL FRANCK

Image

« Le BPO devrait décoller d’ici à un an et demi »

Crédit photo PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL FRANCK

E & C : La crise incite-t-elle les entreprises françaises à davantage externaliser leurs processus RH ?

D. R. : Le transfert de responsabilités RH sur une longue durée – Business process outsourcing (BPO RH) – représente un marché que nous estimons à 800 millions d’euros en France, dont 80 % sur la feuille de paie. Le marché progresse d’environ 5 % par an, avec une perspective de 6 % à 7 % à long terme. Paradoxalement, la crise ralentit le développement du BPO – pourtant censé générer des économies – car les entreprises gèlent les décisions. En revanche, elle incite ces dernières à réfléchir aux solutions pour faire des économies à terme. On devrait assister à un décollage du BPO d’ici à un an et demi.

E & C : Les entreprises françaises semblent plus réticentes que celles d’autres pays à externaliser des parties de leur fonction RH. Pourquoi ?

D. R. : Effectivement, le marché français du BPO RH est moins avancé qu’ailleurs : il y a peu de gros contrats de BPO, et lorsqu’il y en a, les entreprises rechignent à communiquer dessus, surtout lorsqu’ils s’accompagnent d’une délocalisation, synonyme de tensions sociales.

Cela ne veut pas dire que les entreprises françaises font tout en interne, mais qu’elles trouvent d’autres solutions, comme la sous-traitance.

E & C : L’externalisation permet-elle vraiment de faire des économies ?

D. R. : Le montant des économies dépend de l’organisation de l’entreprise. Si le donneur d’ordre était déjà bien organisé et déjà présent dans des pays à bas coût, le prestataire ne proposera rien de moins cher. Si, au contraire, le client a des structures non unifiées, le BPO, ou le centre de services partagés interne, peut apporter une réponse.

Les prestataires ont généralement des coûts moins élevés que leurs clients, mais aussi des coûts supplémentaires : investissements initiaux et frais de transition ; TVA, part du risque et marge pendant la durée du contrat.

En général, on ne conseille pas à un donneur d’ordre de faire du BPO en deçà de 10 % à 15 % d’économies.

Auteur

  • PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL FRANCK