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« Une taxe sur les complémentaires santé serait répercutée sur les clients »

L’actualité | L’interview | publié le : 07.09.2010 | Emmanuel Franck

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« Une taxe sur les complémentaires santé serait répercutée sur les clients »

Crédit photo Emmanuel Franck

E & C : Le gouvernement propose de taxer les contrats d’assurance santé complémentaire. De quoi s’agit-il ?

J.-P. A. : D’après ses déclarations de la semaine dernière, il s’agirait de créer une taxe de 3,5 % sur les conventions d’assurance des contrats de santé responsables (collectifs et obligatoires, respectant le parcours de soins…), soit la quasi-totalité des contrats collectifs souscrits par les entreprises. Dans les faits, cela revient à créer une taxe nouvelle sur le chiffre d’affaires des assureurs. Notons que cela ne remet pas formellement en cause la politique d’exonérations sociales et fiscales sur les cotisations, mais que cela l’interroge sur le fond.

E & C : Pensez-vous, comme le ministre du Budget, François Baroin, que les assureurs peuvent absorber cette nouvelle taxe ?

J.-P. A. : Non. Cette taxe serait répercutée sur les clients, car les assureurs ne font pas beaucoup de marges sur ces contrats. Il faut en effet se souvenir qu’ils sont déjà taxés à 5,9 % au titre de la CMU, auxquels s’ajoute 0,7 % au titre de la grippe H1N1. Si une nouvelle taxe de 3,5 % est mise en place, cela signifie que la taxation des contrats de complémentaire santé passe de 0 % en 2006 à presque 10 %. En fait, la question est de savoir quand les assureurs vont la répercuter sur leurs clients, et de combien.

E & C : Quels leviers les DRH devront-ils actionner pour faire face à la hausse prévisible des tarifs ?

J.-P. A. : Je n’en vois qu’un : la renégociation des taux de cotisation. Je ne pense pas que les salariés ni les entreprises soient prêts à rogner sur les garanties. En outre, exclure des populations de la couverture est compliqué socialement. A moyen terme, c’est bien la question du coût de la complémentaire santé qui se pose. Une bonne complémentaire coûte déjà 1 600 euros par an !

Auteur

  • Emmanuel Franck