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Des passerelles avec les entreprises d’insertion

Enquête | publié le : 07.09.2010 | E. S.

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Des passerelles avec les entreprises d’insertion

Crédit photo E. S.

Pour la deuxième année, l’opérateur joue les intermédiaires entre ses sous-traitants et des entreprises d’insertion. Une étape dans sa démarche de rapprochement des entreprises classiques et des structures d’insertion.

Drôle de job dating ce 2 juillet dans la tour de SFR, à La Défense. S’il s’agit bien de faire du recrutement, ce n’est pas l’opérateur qui mène les entretiens, mais ses sous-traitants : Compass, Lyovel, Seris security… Face à eux, 50 personnes en parcours d’insertion, suivies au sein d’entreprises et chantiers d’insertion comme Ares, Emmaüs Défi, ou Epide (Etablissement public d’insertion de La Défense).

Présélection

La journée se passera en deux temps : présentation de l’entreprise et des métiers le matin, rendez-vous avec les candidats l’après-midi. Même si postulants et recruteurs, sollicités par SFR, ne font pas totalement connaissance : des rencontres préalables ont permis aux structures d’insertion de sélectionner les personnes les plus à même d’être embauchées. « Nous sommes venus avec 7 personnes pour des emplois d’agent de sûreté, de chauffeur-livreur et d’administratif, illustre Catherine Paquemar, d’Emmaüs Défi. Mais nous ne poussons pas les candidats : nous avons veillé à ce que les postes proposés soient adaptés à leur projet professionnel. » Pour les entreprises présentes, cette “journée de rencontres professionnelles”, la deuxième organisée par SFR, a plusieurs vertus. RRH chez Lyovel, Mélina Popovitch est venue avec deux collègues et un planning de 23 rendez-vous pour des entretiens pouvant correspondre à une dizaine de postes à pourvoir (de technicien à gestionnaire). « L’intérêt pour moi est de rencontrer des candidats préselectionnés, motivés pour occuper ces postes, alors que nous allons avoir des besoins de recrutement importants en Ile-de-France. Comme Lyovel est engagée dans une démarche de responsabilité sociale, cela me permet de découvrir de nouvelles structures d’insertion et de tisser des liens avec elles. » Là est d’ailleurs l’objectif de SFR : faciliter les relations entre le monde économique classique et le monde de l’insertion. Chez SFR, les premiers contacts ont eu lieu fin 2008, lorsqu’un collaborateur a sollicité la fondation du groupe afin de soutenir un projet d’Emmaüs Défi. « Cette rencontre nous a amenés à nous intéresser à la problématique de l’insertion, ce que nous avons fait au sein de l’Association française des managers de la diversité (AFMD) », explique Antonella Desneux, directrice de la citoyenneté et de l’innovation sociale de SFR. Elle a piloté au sein de l’AFMD une commission insertion qui a présenté, en mai dernier, dix propositions pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi.

L’AFMD encourage ainsi les entreprises à développer des clauses sociales avec leurs sous-traitants. « On parle de diversité dans les entreprises, mais très peu d’insertion, remarque Antonella Desneux. Or, le monde de l’insertion est probablement ce qui est le plus représentatif de la diversité, puisqu’on y retrouve des seniors, des handicapés… Ainsi, 200 000 personnes handicapées recherchent un emploi, pour quelques centaines de postes disponibles dans le secteur adapté. Les autres se retrouvent dans les structures d’insertion. Lorsque je suis allée voir la direction des achats de SFR pour proposer de faire travailler des entreprises d’insertion, je me suis rendu compte qu’il y avait une mise en concurrence avec les entreprises adaptées, qui sont privilégiées puisqu’elles permettent aux entreprises de remplir leurs obligations légales ». Reprenant une suggestion de l’AFMD, SFR a, du coup, lancé un projet de plate-forme logistique mixte, insertion et secteur protégé, à la rentrée.

35 candidats retenus

L’effort de SFR pour aider les structures d’insertion a-t-il modifié ses propres pratiques d’employeur ? Antonella Desneux reconnaît que la question reste à travailler. « Mais nous ne sommes pas de gros recruteurs, et nous embauchons surtout des personnes diplômées. Néanmoins, nos partenaires de l’insertion commencent à s’informer sur nos sessions de recrutement pour des postes au service client ou de commerciaux. »

Le 2 juillet, 35 candidats ont été retenus pour un emploi ou une formation, notamment au CFA Ducretet qui propose des formations en alternance au métier de vendeur multimédia.

SFR

• Activité : opérateur de télécommunication.

• Effectif : 10 000 salariés.

• Chiffre d’affaires : 12,4 milliards d’euros (2009).

Auteur

  • E. S.