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L’actualité

Un “prestataire” de formation sur deux n’est pas un “organisme” de formation

L’actualité | publié le : 31.08.2010 | LAURENT GÉRARD

46 % des prestataires de formation continue ne sont pas des organismes de formation stricto sensu, mais réalisent jusqu’à 40 % du marché, selon le Céreq.

L’étude du Céreq intitulée “La face cachée de l’offre de formation continue” donne un aperçu d’une particularité peu étudiée du marché de la formation professionnelle : l’offre de formation continue ne se réduit pas aux seules actions dispensées par les prestataires estampillés “organismes de formation” par leur code APE.

Sur les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la branche en 2007, plus de 4 milliards ont été générés par des prestataires qui ne sont pas des organismes de formation stricto sensu, dans la mesure où ils déclarent avoir une autre activité principale.

Activité principale ou secondaire

Ces organismes, qui représentent 46 % des prestataires de formation continue, sont de deux sortes : ceux pour qui la formation est une activité secondaire, et ceux pour lesquels elle est principale, et « ils sont souvent absents des analyses et publications sur le champ », constate le Céreq.

Plus de 108 codes APE différents dont, à 43 %, le code “conseil affaires et gestion”, sont ainsi déclarés par les organismes pour lesquels la formation est pourtant une activité principale.

Pour quelle raison ces prestataires ont-ils choisi de ne pas avoir le statut d’organisme de formation et décidé de conserver leur code APE originel ? Parce qu’il est dans leur stratégie, analyse le Céreq, de « se différencier des organismes de formation classiques, en particulier de l’offre publique de formation, en revendiquant d’être des professionnels du domaine d’activité de leurs clients avant d’être des professionnels de la formation, et en proposant une offre de services qui va bien au-delà, pour certains d’entre eux, de l’offre de formation habituelle ».

Plus près du quotidien

Selon l’étude, ces prestataires revendiquent « un pied dans un secteur professionnel qu’ils maîtrisent et l’autre dans la formation », proposant « une offre fondée sur une connaissance “de l’intérieur” du métier du client ». Les formations proposées seraient ainsi « plus près du quotidien de travail des formés, plus pratiques et moins théoriques ». « Ces prestataires ne présentent pas leur offre de formation sous forme de catalogue, poursuit le Céreq. La plupart évoquent plutôt des formations créées de toutes pièces. Ces prestations sont d’ailleurs le plus souvent réalisées en intra. »

Au final, « la plus-value des prestataires de ce type, tels qu’ils se présentent, serait fondée sur cette double casquette conseil et formation qu’un organisme de formation traditionnel n’aurait pas, aux dires des personnes interrogées ». Réalité indiscutable ou arguments marketing ? Quoi qu’il en soit, le Céreq conclut que, « en raison de leur poids dans l’offre de formation globale et de leur potentiel d’innovation, il conviendrait d’intégrer ces prestataires à la réflexion engagée par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux sur la visibilité et la qualité de l’offre de formation ».

(1) Etude Bref Céreq n° 273, intitulée “La face cachée de l’offre de formation continue”, datée d’avril 2010, mais publiée fin juillet, <www.cereq.fr>

Auteur

  • LAURENT GÉRARD