Dès le hall, le ton est donné : « Bienvenue dans un hôtel éco-engagé ». Connu pour son architecture design – interprétation moderne des immeubles nantais du XVIII^e siècle –, l’hôtel La Pérouse est le premier des Pays de la Loire à avoir obtenu, en 2007, l’écolabel de l’Union européenne. Cette distinction engage l’entreprise indépendante dans une démarche de progrès environnemental. L’Afnor contrôle les chiffres de consommation (eau, énergie…) chaque année et un audit est effectué tous les trois ans. Les indicateurs passés au crible : énergie, eau, déchets, politique générale, sensibilisation des clients, information, achats responsables. En quatre ans, les déchets ont été divisés par deux, la consommation d’eau réduite de 12 % et celle d’énergie de 30 %.

Gilles Cibert, le directeur de l’hôtel, a vite perçu l’impact de la démarche sur les salariés : « Au quotidien, l’intégration du développement durable leur demande plus de vigilance. Un responsable d’étage doit bien régler la température. Il a fallu apprendre à utiliser les produits d’entretien écologiques. Tout cela a demandé un effort supplémentaire et j’ai souhaité qu’il soit récompensé par une prime. » Chaque année, l’hôtel calcule les économies réalisées sur les différents postes de consommation et en redistribue la moitié aux salariés. La prime a été attribuée pour la première fois au deuxième semestre 2009. Dix salariés se sont répartis 1 300 euros en fonction de leur temps de présence.

La même année, le chef d’entreprise a poussé plus loin la prise en compte du développement durable en l’intégrant dans la stratégie de son établissement avec l’aide d’une ONG, The Natural Step. Les fournisseurs sont devenus de véritables partenaires pour concevoir des solutions durables, du tissu des draps au savon liquide en passant par les produits bio du petit déjeuner. Quant aux salariés, réunis en “micro-entreprises” –  équipes du petit déjeuner, du service d’étage, etc. –, ils sont responsabilisés sur les objectifs et la performance, et leurs initiatives sont les bienvenues.

« L’hôtellerie est un métier dur, il faut travailler le soir, le week-end. La moindre des choses est de permettre aux collaborateurs de s’épanouir, estime Gilles Cibert. M’impliquer dans l’environnement m’a ouvert les yeux sur le social et je veux aller plus loin dans cette démarche de responsabilisation. »

• Activité : hôtellerie.

• Effectif : 15 salariés (soit 10 équivalents temps plein).

• Chiffre d’affaires 2009 : 1,280 millions d’euros.