Catherine Malaval, Fayard, 234 pages, 15,90 euros.

Comment moderniser La Poste sans s’endetter de plus en plus ? Telle est la difficile équation à résoudre pour cette institution. Alors que la part du courrier ne cesse de décroître du fait de la crise et de la concurrence d’Internet, l’image d’Epinal du facteur parcourant la France à vélo continue de structurer les représentations des usagers comme des élus locaux.

Trois siècles comme administration contre moins de vingt ans comme entreprise publique ont façonné l’imaginaire collectif. D’un côté, une inquiétude face à la libéralisation des services postaux a renforcé l’idée d’un service public à la française associant naturellement ses missions au rôle de l’Etat. De l’autre, les grandes manœuvres qui se poursuivent sur le marché postal européen obligent l’entreprise à trouver des ressources marchandes pour faire face à ses concurrents, notamment à la Deutsche Post qui dispose de moyens autrement plus importants.

Au-delà du changement de statut dont on sait l’émoi qu’il suscite dans l’opinion et chez les postiers, c’est la modernisation des outils et des méthodes de travail qui est en cause. Pour réinventer le courrier et permettre à l’établissement public de ne pas sombrer, le management sera certes mis à contribution mais certainement aussi la culture d’entreprise remise sur le métier. Catherine Malaval, historienne, a mené une enquête de terrain pour comprendre les enjeux auxquels est aujourd’hui confrontée La Poste, mais aussi les ressources humaines dont elle dispose. Un voyage dans un entreprise beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît parfois.