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Bisbilles autour du placement des cadres

L’actualité | publié le : 20.07.2010 | SARAH DELATTRE

Les conditions de l’appel d’offre lancé par Pôle emploi pour l’accompagnement des cadres au chômage sont remises en question par la Sodie.

L’appel d’offre lancé par Pôle Emploi sur l’accompagnement de 70 000 cadres chômeurs fait des remous. Pierre Ferracci, président du groupe Alpha, dont la filiale Sodie a été écartée, attaque en référé devant le tribunal administratif de Paris pour que la procédure soit reprise de zéro. En cause, une histoire embrouillée de TVA que des concurrents comme Adecco ou Randstad auraient omis de déclarer, s’assurant ainsi un avantage concurrentiel.

Une pratique déjà dénoncée lors du précédent appel d’offre portant sur 320 000 demandeurs d’emploi en 2009, pour un budget de 425 millions d’euros sur deux ans. « Il y a eu entente sur le dos des demandeurs d’emploi, confiait Pierre Ferracci au Parisien du 9 juillet. Alors qu’il y a peu, certaines entreprises facturaient jusqu’à 6 000 euros par chômeur, aujourd’hui, les opérateurs qui ont remporté le marché des cadres n’ont parfois demandé que 1 500 euros. Impossible, dans ces conditions, de réaliser un vrai suivi personnalisé. » Dans une lettre au vitriol adressée à Pierre Ferracci, le directeur général de Pôle Emploi, Christian Charpy, a rejeté « les accusations de distorsion de concurrence », et rappelé que « la règle sur la TVA applicable était clairement affichée dans le cahier des charges ».

Perte de monopole

La Sodie, qui avait remporté 20 % du marché lors du précédent appel d’offre n’est pas la seule à essuyer les plâtres. L’Apec, qui bénéficiait jusqu’à présent d’un monopole sur l’accompagnement des cadres n’a remporté que 20 % du marché, portant sur 16 lots géographiques. Pour limiter la casse en interne, il aurait fallu que l’association en décroche au moins un tiers. Un CE extraordinaire convoqué le 22 juillet devrait faire le point sur les alternatives. Ingeus se taille la part du lion, avec 39 % du marché, selon les Echos. La polémique intervient alors que Christian Charpy a annoncé que Pôle emploi aurait sans doute moins recours aux opérateurs privés, pour des raisons budgétaires.

Le placement des chômeurs ouvert à la concurrence

→ Votée par le Sénat le 12 juillet dernier, la réforme des réseaux consulaires a été définitivement adoptée (lier Entreprise & Carrières n° 1005). Celle-ci assouplit les conditions d’exercice du placement des demandeurs d’emploi, en prévoyant que cette activité peut être exercée « à titre lucratif ». N’importe quel organisme, association ou société pourra proposer ce type de service sans formalité préalable.

Auteur

  • SARAH DELATTRE