En 2003, Clémantine Dunne anime un atelier de rire dans un arrondissement parisien quand le directeurs des RH d’un groupe de BTP la contacte pour organiser une action de team building au cours d’un séminaire réunissant les DRH des différentes filiales. « Il souhaitait quelque chose de nouveau, qui marque les esprits, explique-t-elle. L’idée était alors totalement inédite. Malgré nos inquiétudes réciproques, la prestation a eu un grand succès. » Depuis, Clémantine Dunne est régulièrement invitée par les DRH de filiales présents ce jour-là.

A la même époque, la fondatrice de l’Ecole internationale du rire, Catherine Cosson, anime elle aussi un club de rire sur la plage lorsqu’elle reçoit les premières demandes de la part d’entreprises : « Les trois-quarts de mes devis finissaient alors à la poubelle, se souvient-elle. Les dirigeants reculaient au dernier moment par peur du ridicule. Ceux qui osaient franchir le pas me faisaient promettre de ne pas mettre le nom de l’entreprise sur mon site Internet ! » Aujourd’hui, les devis de Catherine Cosson ne remplissent plus la corbeille à papier et les requêtes n’ont pas faibli, au contraire : « La médiatisation du stress professionnel et des risques psychosociaux a fait décoller les demandes. »

Pour autant, faire se plier en deux de rire une équipe entière de travail reste un exercice délicat. « Je suis très vigilante quand j’interviens auprès de salariés », remarque Clémantine Dunne qui se présente aujourd’hui comme “gélothérapeuthe” (du grec gelos, rire), afin d’éviter toute crispation à l’annonce de sa spécialité.

Outre la gestion du stress, une demande nouvelle a émergé avec la crise. « Je rencontre de nombreux directeurs conscients de la pression qui pèse sur leurs équipes et de l’absence de reconnaissance plus avant dans la hiérarchie, explique Clémantine Dunne. Eux, entre deux feux, viennent me voir et me disent : venez leur faire du bien ! »