Emmanuelle Friedmann, éditions Privé, 254 pages, 16 euros.

Ce livre consacré à “l’Entreprise” nous plonge immédiatement au cœur d’une réalité familière, la nôtre : en effet, il suffit de changer quelques prénoms pour entendre l’auteur raconter notre propre histoire.

Au-delà des anecdotes concernant les chefs, les collègues, la machine à café, ce récit, réel ou fictif, que l’auteure consacre à son expérience dans une entreprise de service donne le vertige : les rôles semblent immuables et le texte – on a envie de dire, la pièce – comme la vie de bureau oscillent constamment entre le burlesque et le tragique.

Bizutage des nouveaux entrants, tyrannie des petits chefs, jalousies, harcèlement moral, hiérarchies qui se débinent devant leurs responsabilités, délation, salariés au bord ou en pleine crise, tout y est. Jusqu’aux relations affectives pas très nettes qui trouvent à s’assouvir dans la cour assidue à laquelle s’adonne la hiérarchie intermédiaire, quand il s’agit de se faire bien voir par le top management ou, a contrario, au mépris souverain qu’elle affiche pour les subordonnés.

Le pire dans tout ça est qu’il n’y a même pas l’excuse de l’efficacité : pendant qu’on s’enferre dans les histoires personnelles, le travail n’avance pas et on échange simplement des tonnes de mails pour se couvrir au cas où… A méditer pendant les vacances, ne serait-ce que pour ramener tout cela à sa vraie dimension : le dérisoire !