Daniel Perron, L’Harmattan, 260 pages, 24 euros.

La transformation récente du droit du travail, et notamment la remise en cause du principe du repos dominical, répond à une logique qui rejette les régulations collectives pour privilégier celle du contrat individuel. En France, la loi d’août 2009, qui a démantelé la règle du repos le dimanche, interroge les salariés et les citoyens à plusieurs niveaux : économique, social et religieux. Pour mieux comprendre toute la symbolique du repos dominical, Daniel Perron, historien du droit, remonte à l’origine de la création de ce jour de repos. L’empereur Constantin, au IV^e siècle, est le premier à avoir édicté une loi en la matière. Le triomphe du christianisme impose cette règle qui sera plusieurs fois remise en cause.

Dans le contexte actuel où l’emploi se réduit, peut-on dire que le salarié a le choix de ne pas travailler le dimanche, notamment dans des secteurs où sa parole pèse peu au regard des bénéfices engrangés ce jour-là ? Est-ce une nécessité pour le citoyen de consommer le dimanche ? A ­supposer même que chacun mesure et exprime raisonnablement et en toute conscience son intérêt propre, l’infiltration de la pensée économique dans le contrat génère, de ce point de vue, une fracture importante avec les idées au fondement de la république sociale.

Daniel Perron est conseiller parlementaire à l’Assemblée nationale et enseigne le droit à Paris 1 et Rennes 1.