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Enquête

Une démarche proactive pour recruter

Enquête | publié le : 13.07.2010 | M. K.

Ippon technologies, PME de 80 personnes spécialisée dans le conseil, la conception et le développement de solutions informatiques, a pu par une action volontariste qui a duré six mois sortir du quota “zéro travailleur handicapé”.

« Avec la surcontribution, si nous n’avions rien fait, nous aurions dû payer à l’Agefiph 1 500 Smic horaire par unité manquante, soit plus de 52 000 euros ! », avait calculé Christelle Verdier, DRH. Ippon Technologies a été contactée en juin 2009 par LB Développement, un consultant missionné par l’Agefiph pour sensibiliser les entreprises à cet enjeu, leur proposer un diagnostic gratuit et des pistes d’action. Face à la mission quasi-impossible de trouver des candidats en situation de handicap pour des postes d’ingénieurs informatiques spécialisés, le consultant a conseillé à la DRH d’élargir sa recherche aux fonctions supports et administratives.

Quatre mois pour identifier le bon candidat

Justement, Ippon Technologies avait besoin d’un chargé de recrutement et a décidé de réserver ce poste à un travailleur handicapé. La DRH a fait paraître l’offre d’emploi sur des sites Internet généralistes, avec la mention “handi-accueillant” et auprès des réseaux spécialisés dont les Cap emploi. « Je n’ai pas précisé de niveau de diplôme, de manière à ouvrir au maximum, mais, malgré tout, j’ai reçu peu de candidatures et certaines personnes ne donnaient pas suite. Je consultais chaque jour les CV mis en ligne et j’ai fini par identifier le bon candidat au bout de quatre mois. »

Long accompagnement

La personne, recrutée d’abord en CDD puis embauchée en CDI, possède une maîtrise en RH. Elle n’avait pas d’expérience de chargée de recrutement, mais elle avait déjà assisté une chargée de recrutement en faisant de la présélection de candidats par téléphone. « Je l’ai formée et accompagnée plus longtemps que je ne l’aurais fait avec un autre salarié, assistant à tous ses entretiens pendant trois mois, mais maintenant, cette collaboratrice est parfaitement autonome », ajoute la DRH. Grâce à cette action, la contribution Agefiph de l’entreprise sera cette année de “seulement” 11 700 euros.

Ippon Technologies souhaite poursuivre dans ce sens et recruter prochainement un travailleur handicapé sur un poste d’accueil. « Le seul moyen de recruter est d’avoir une démarche proactive et de ne pas attendre que les candidats se présentent à nous, constate la DRH, il y a même des entreprises qui conçoivent des postes sur mesure, ce que la taille de notre entreprise ne nous permet pas de faire. »

Pour compléter sa démarche, l’entreprise va faire appel à des sous-traitants du secteur protégé et envisage, sur les conseils de LB Développement, d’acheter une prestation de recyclage des déchets électroniques.

Esat : une diversité de services méconnue

« Souvent les entreprises méconnaissent la diversité des services offerts par les Esat et les entreprises adaptées, nous leur présentons un large éventail de prestataires en leur proposant une mise en relation », ajoute Delphine Burner, consultante chez LB Développement.

La DRH, qui a réussi à recruter et à sortir du quota zéro malgré d’importantes contraintes, a apprécié la mission de conseil offerte par l’Agefiph, néanmoins elle estime « qu’un accompagnement plus opérationnel, comprenant, par exemple, une recherche et une présélection des candidatures, serait le bienvenu ». A bon entendeur.

IPPON TECHNOLOGIES

• Activité : conseil, conception et développement de solutions informatiques.

• Effectif : 80 personnes.

• Chiffre d’affaires 2009 : 7,5 millions d’euros.

Auteur

  • M. K.