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Enquête

« Des entreprises multi-sites appliquent une pénalité interne »

Enquête | L’entretien avec | publié le : 13.07.2010 | L. G.

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« Des entreprises multi-sites appliquent une pénalité interne »

Crédit photo L. G.

E & C : Le nombre d’entreprises à quota zéro a chuté de 65 %; est-ce fondamentalement bon pour l’insertion des personnes handicapées ?

V. T.: C’est un chiffre très positif. Le risque de surpénalité de 1 500 fois le Smic horaire par unité manquante de travailleur handicapé a obligé les entreprises à prendre des mesures. Ainsi, nombre d’entreprises nous sollicitent pour mettre en place des actions sur leurs établissements à quota zéro afin d’échapper à la surpénalité. En ce sens, cette mesure est extrêmement efficace. D’ailleurs, vu le nombre de cabinets conseils référencé par l’Agefiph – plus de 80 aujourd’hui –, on peut constater qu’il y a un marché, une demande, donc un désir d’agir et souvent d’agir très vite.

E & C : Quelles réserves peut-on émettre ?

V. T.: On peut se demander si ce chiffre ne cache pas souvent des démarches parant au plus pressé. Or, la finalité de la mesure est tout autre : il s’agit d’impulser la volonté d’aller plus loin et de construire de vrais projets, sans se satisfaire d’une simple mesure “pompier”. C’est d’ailleurs une problématique que nous rencontrons fréquemment dans notre métier : comment faire passer l’entreprise d’une action ponctuelle – une action de sensibilisation ; la réalisation d’une plaquette par exemple – à une logique de projet et à la construction d’une politique à long terme ?

E & C : Quel impact la mesure de la surpénalité a-t-elle sur les entreprises qui sont déjà sous accord ?

V. T.: Il n’est pas rare que dans une entreprise multi-sites, même engagée depuis longtemps dans une politique handicap, on compte des établissements “récalcitrants”. Théoriquement, les entreprises sous accord ne sont pas concernées par cette mesure, mais certaines appliquent le principe : surtaxer l’établissement à quota zéro et verser cette somme à la mission handicap interne pour mener des actions.

Cela peut, bien sûr, s’accompagner d’un diagnostic ciblé pour monter un plan d’actions personnalisé. Très souvent, rien que l’annonce de notre intervention modifie la situation.

* Créée voilà vingt ans, Ariane conseil consacre aujourd’hui 70 % de ses missions à l’emploi et l’accueil de personnes handicapées en entreprise. Le reste porte sur des démarches de prévention des risques et d’amélioration des conditions de travail.

Auteur

  • L. G.