Sous la direction d’Olivier Fillieule, Eric Agrikoliansky et Isabelle Sommier, La Découverte, 330 pages, 27 euros.
Aux études quantitatives des sociologues américains, les sociologues français des mouvements sociaux ont ajouté des études qualitatives, qui permettent des analyses de cas en profondeur. Cette méthode a l’avantage d’explorer réellement de nombreuses pistes esquissées en théorie, mais peu investies en pratique, faute d’outils méthodologiques adéquats : la logique des trajectoires militantes, les émotions et les affects, les procédures d’attribution de sens individuelles ou collectives, la dynamique des événements et les interactions en face-à-face qui constituent la trame de la protestation. Les recherches menées en France sur le mouvement altermondialiste illustrent bien cette originalité, mais la même méthode critique apporte un éclairage intéressant sur les conflits du travail et sur la logique dans laquelle s’inscrit aujourd’hui l’action syndicale. Cet ouvrage, porté par une équipe d’enseignants en sciences politiques et des sociologues, met en exergue la spécificité des méthodes critiques françaises, et surtout leurs résultats en termes de compréhension de l’histoire et d’investissements syndicaux.
Outre la sociologie du militantisme sont notamment passées à la loupe l’internationalisation de l’action collective et les composantes du débat social que sont la médiatisation de l’action syndicale ainsi que le recours aux tribunaux.
