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Les pratiques

Manitou épaule ses sous-traitants

Les pratiques | publié le : 06.07.2010 | MARIETTE KAMMERER

Manitou a repris 25 salariés d’un sous-traitant en prêt de main-d’œuvre, et propose un appui au développement des entreprises en difficulté.

Après une baisse de 50 % de son activité et deux plans de départs volontaires en 2009, totalisant 350 départs en France, le groupe Manitou, qui fabrique des chariots élévateurs tout terrain, a connu une reprise d’activité en 2010, mis fin au chômage partiel et commencé à réembaucher.

Passer la crise

Le groupe a fait appel en priorité à ses anciens salariés pour des postes intérimaires, dont une vingtaine encore au chômage ont répondu présent. Puis la DRH a proposé à plusieurs de ses fournisseurs une convention de prêt de main-d’œuvre. « Pendant la crise, nous avons mis nos fournisseurs en difficulté. Il nous semblait normal de les soutenir maintenant que notre activité repart », indique Jérôme Tertrais, DRH.

Le fabricant de vérins Leduc, alors en pleine négociation d’un plan social, a accepté la proposition. Les DRH des deux entreprises en ont informé les IRP : « Nous avons levé les doutes sur le fait que les salariés prêtés garderaient le statut et le salaire de la société d’origine et l’opération a été bien acceptée », souligne le DRH. Ensuite, les 25 ouvriers prêtés ont été formés au poste de travail et à la sécurité, comme tout nouvel opérateur arrivant dans l’entreprise. « Ils se sont bien intégrés car ils ont une culture commune, et il n’y a pas eu d’impact sur l’organisation du travail. » Le prêt de main-d’œuvre, programmé jusqu’à l’été, va sans doute être prolongé jusqu’à la fin de l’année.

Des salariés en sursis

Seul bémol, sur les 40 postes ouverts au prêt de main-d’œuvre, seuls 25 salariés du fournisseur se sont portés volontaires. « Les gens ne savaient pas encore s’ils faisaient partie des licenciés, ils ne se sont donc pas précipités », explique Jérôme Tertrais. Malgré tout, « ce prêt de main-d’œuvre a permis de sauver temporairement 25 salariés, explique Bertrand Gautier, délégué CFDT chez Leduc. Je fais partie de ces salariés en sursis, qui ne seront pas licenciés si la reprise d’activité se confirme à l’automne, car l’entreprise aura à nouveau besoin de nous ».

L’opération est bénéfique également pour Manitou, qui a pu ainsi recruter rapidement et honorer ses commandes. « En aidant notre fournisseur à moins licencier, on assure aussi notre avenir, on évite par exemple de se retrouver en rupture de pièces quand l’activité repartira », souligne le DRH.

Dans le même temps, Manitou développe une démarche de filière au niveau régional, en lien avec les acteurs économiques (CCI, région, Oséo, DDTEFP), pour épauler ses fournisseurs en difficulté. Un salarié à temps plein a été détaché pour les aider à traverser la crise. « Dans un premier temps, nous allons les informer de toutes les aides publiques existantes, puis nous les aiderons à trouver des marchés et à diversifier leur activité afin qu’ils ne dépendent plus d’un seul donneur d’ordre », explique Jean-Luc Cassini, responsable filière chez Manitou.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER