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Enquête

Faire d’une contrainte une opportunité

Enquête | publié le : 06.07.2010 | E. F.

La direction et les syndicats de Veriplast Flexible ont signé un accord couvrant l’égalité, le handicap et les seniors. L’entreprise satisfait ainsi trois de ses obligations. Pour autant, le texte ne manque pas de contenu.

Christine Goudard, DRH de l’entreprise spécialisée dans l’emballage plastique souple Veriplast Flexible, n’a rien contre les négociations obligatoires et les contraintes de l’information-consultation : « Les obligations de négocier sont de plus en plus nombreuses, mais je comprend que le législateur intervienne lorsque les choses n’avancent pas. Donc, soit je réponds à ces obligations sans apporter de valeur ajoutée, soit j’essaie d’apporter des solutions intéressantes. »

C’est dans cet état d’esprit qu’elle a négocié et signé, de même que les 3 syndicats de son entreprise, un accord sur la diversité. D’une pierre trois coups : il couvre l’égalité professionnelle, le handicap et les seniors.

La date de la signature de l’accord, en novembre 2009, ne doit sans doute rien au hasard. Les entreprises employant plus de 300 salariés – Veriplast Flexible en compte 400 – avaient jusqu’à janvier 2010 pour signer un accord ou produire un plan senior. Cependant, son contenu dénote davantage qu’un souci de satisfaire aux obligations. Il prévoit ainsi une enveloppe dédiée à la suppression des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. Sur la pénibilité et sur les seniors, Mimoun Abdelkader, délégué CFDT, rappelle que l’Anact a été sollicitée, et reconnaît qu’« il y a une volonté de l’entreprise ». « Dans cinq ans, 65 % de nos salariés auront plus de 45 ans, et 25 % plus de 55 ans. Les TMS, l’adaptation au 3 × 8 sont donc des enjeux pour nous », rappelle Christine Goudard. Enfin, s’agissant des travailleurs handicapés, Mimoun Abdelkader déclare que l’accord ne fait qu’« affirmer les principes de non-discrimination », mais que l’entreprise est au-dessus du quota de 6 %. « L’accord est bien ficelé. A condition qu’il vive, il aura un impact dans le temps », conclut-il.

Négociations en intersyndicale

D’une manière générale, le dialogue social semble bien fonctionner. « En général, nous négocions en intersyndicale et nous trouvons une solution avec la direction », commente Patrice Flandin, délégué CFTC. Ce qui n’a pas empêché les syndicats de conduire une grève de trois jours très suivie pour les négociations salariales de 2009.

Réunions, préparation, déploiement des accords, le dialogue social prend du temps : 30 % de celui de Christine Goudard. Mimoun Abdelkader, qui travaille comme régleur les samedis et dimanches, estime qu’« en ce moment, entre les CCE, le CHSCT, les négociations, [il] participe à 3 ou 4 réunions par semaine », ce qui l’oblige à revenir à l’usine pendant ses jours de repos. Quant à Patrice Flandin, qui est DS, DP et membre du CE : « J’ai l’impression de ne jamais sortir de l’usine ».

VERIPLAST FRANCE

• Activité : production d’emballages plastiques souples.

• Effectif : 409 salariés.

• Chiffre d’affaires : 100 millions d’euros en 2009.

Auteur

  • E. F.