Isabelle Barth et Christophe Falcoz, éditions EMS, 264 pages, 24,50 euros.

On est passé en quelques années d’un discours sur l’égalité des chances en entreprise à un discours sur la gestion de la diversité, signe que, dans ce domaine d’approche récente, les concepts ont une histoire. Au-delà des habitudes de langage qui conduisent parfois à utiliser une expression pour une autre, sur le fond, il semble que l’on dise autre chose en parlant de diversité qu’en parlant d’égalité. Et peut-être même dit-on exactement le contraire.

Là où invoquer l’égalité tendait à minimiser les différences, gérer la diversité tend au contraire à les mettre en valeur pour pallier le risque d’uniformité qui menace les organisations. Mais c’est cependant bien, dans les deux cas, la même volonté d’équité qui s’affiche. A ceci près que cette notion un peu abstraite a été reprise par une dynamique entrepreneuriale à qui les résultats importent plus que les grandes idées. A moins qu’il n’y ait de grande idée dans le monde de l’entreprise qu’adossée à un utilitarisme sans faille et inscrite dans une stratégie mercantile. Cet exemple parmi d’autres rend compte des chambardements conceptuels que la réalité impose aux principes, et souligne la nécessité de remettre toujours ceux-ci en chantier.

Les textes de cet ouvrage sont issus des travaux présentés à l’occasion du colloque “La diversité : questions pour les sciences sociales”, organisé par l’Ecole de Management de Strasbourg en partenariat avec l’Association française des managers de la diversité (AFMD), dans le but d’œuvrer à la fertilisation croissante de la recherche, de la pratique et de la formation.