Emmanuelle Marchal et Géraldine Rieucau, La Découverte, 130 pages, 9,50 euros.
La décision de recrutement est préparée très en amont de la sélection des candidats par les actions conjointes des offreurs et des demandeurs d’emploi, mais aussi par les ressources que les organisateurs du marché mettent à leur disposition.
En France, la difficile concordance entre l’offre et la demande d’emploi peut être éclairée par le fait que les candidatures spontanées restent le principal canal de recrutement, devant les annonces ou le marché public de l’emploi. Les offres publiées tendent à ne révéler que les emplois offerts par les grandes entreprises qui attirent un grand nombre de candidatures avant d’opérer entre elles une sélection drastique. Dans le même temps, les informations fournies sur le poste sont minimales.
Ce processus de sélection conduit nombre de demandeurs d’emploi à se fourvoyer ou, tout simplement, à se décourager d’avance. Les réseaux, pour leur part, ont un rôle non négligeable à jouer ; cependant, les profils de postes semblent alors peu lisibles et donc difficiles à interpréter pour les candidats.
La synthèse sur la question du recrutement proposée par Emmanuelle Marchal et Géraldine Rieucau interroge les routines des recruteurs tentés de s’arroger seuls les critères de compétences, contribuant de ce fait au mauvais ajustement des offres et des demandes d’emploi.
Emmanuelle Marchal est sociologue et chercheuse au Centre de sociologie des organisations.
Géraldine Rieucau est économiste, maître de conférences à Paris-8.
