Jacques Freyssinet, éditions Liaisons, 312 pages, 32 euros.
L’emploi est devenu à partir des années 1960 le thème numéro un des négociations interprofessionnelles, alors que, dans les décennies précédentes, le sujet brillait par son absence. Antérieurement à cette date en effet, les négociations interprofessionnelles étaient centrées sur les questions relatives au travail, à son temps, à sa rémunération, à son encadrement ou à sa sécurité.
Cette montée en puissance de la question de l’emploi est bien sûr à mettre en relation avec l’histoire économique des cinquante dernières années et l’émergence, après les années 1970, d’un chômage massif. Outre cette donnée transnationale et contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays développés, où l’action sur l’emploi est considérée par les acteurs sociaux comme une responsabilité des pouvoirs publics, en France, la dimension de négociation tripartite a d’emblée servi de creuset aux politiques de l’emploi.
Jacques Freyssinet, du Centre d’études de l’emploi, revient sur cette spécificité française et sur l’empilement des politiques de l’emploi qui se sont succédé au fil de la conjoncture sans jamais être totalement remises à plat. Un imbroglio dont il cherche à mettre en lumière les grandes tendances et la dynamique.
Jacques Freyssinet est président du conseil scientifique du Centre d’études de l’emploi et professeur à Paris 1.