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Reprise en main des frais de santé

Dossier | publié le : 29.06.2010 | LAURENT POILLOT

L’entreprise a redressé la situation de sa couverture maladie en réduisant de 10 points les coûts liés aux soins dentaires.

A la Fnac, la reprise en main du régime “frais de santé” donne des signes encourageants. De 117 % en 2005, le rapport sinistre sur prime (S/P) est passé à 107 %, selon le dernier comptage de l’entreprise. Un ratio encore perfectible, mais désormais situé dans la bonne moyenne des grandes entreprises.

Garanties revues

L’enseigne n’a pas révolutionné sa couverture familiale et obligatoire. Elle a surtout fait évoluer la façon d’acheter des soins. « Lorsque j’ai pris mes fonctions en 2006, la Fnac y réfléchissait depuis un an, rapporte Martine Riols, directrice des rémunérations et des avantages sociaux. Plutôt que d’augmenter les cotisations, on avait pris l’option de revoir les garanties, sans forcément vouloir les minorer. » Le gros du déficit du régime était attribué aux frais dentaires en premier lieu, puis aux coûts d’optique.

Après l’appel d’offres du groupe PPR en 2005, le courtier et l’assureur de la Fnac sont restés les mêmes. A savoir Aon et Quatrem. Mais un troisième acteur est entré en jeu : Santéclair, une institution fédérant des professionnels de santé retenus sur appel d’offres, suivant différents critères : montant des honoraires, qualité des soins et traçabilité des produits délivrés. Le réseau Santéclair regroupe ainsi des dentistes, des opticiens, des pharmaciens, des chirurgiens de la myopie et des diététiciens. Parmi eux, c’est sur le réseau des dentistes que la Fnac a d’abord fait peser sa stratégie de maîtrise des coûts.

« Santéclair négocie les tarifs au juste prix, commente Martine Riols. Dès la première année, les coûts de prestations dentaires ont diminué. Le S/P a été réduit de 10 points en 2006. »

Mais il aura fallu lever deux difficultés. La première : s’assurer que le maillage territorial des cabinets soit suffisant, quelles que soient les régions. A chaque appel d’offres pluriannuel de Santéclair, l’institution doit reconstituer son vivier de près de 3 000 praticiens. Deuxième écueil : suggérer aux intéressés de changer de dentiste. « Il a fallu expliquer aux salariés que, pour diminuer leur reste à charge, il faudrait que leur dentiste soit affilié à ce réseau. » Le salarié restait libre, bien sûr, de conserver le même praticien. Mais dans ce cas, le complément à payer de sa poche était supérieur. La responsable des rémunérations fait état de « 2 % de reste à charge chez un dentiste affilié à Santéclair, contre 21 % hors réseau ».

Agir au cœur de la dépense : le dentaire

Une vingtaine de réunions dans les principales Fnac ont été organisées. Des rencontres souvent animées, rapporte un participant : « Les réactions des salariés étaient directes. En gros, ils craignaient qu’on vienne leur attribuer un dentiste moins bon que le leur. » « Les entreprises commencent généralement par se concentrer sur l’optique, un sujet plus consensuel, reconnaît la directrice générale de Santéclair, Marianne Binst. La Fnac a préféré agir directement sur le cœur de la dépense. » Le dépôt des dossiers engagés en dentaire progresse toutefois chaque année : de 27 % en 2008, leur proportion via Santéclair est passée à 34 % en 2009.

Le thème de l’optique a été mis en œuvre à la fin 2008. La Fnac affiche dorénavant un reste à charge de 8 % pour les salariés, quand ils passent par le réseau, et de 23 % hors réseau. Le prix du verre est, en moyenne, 20 % moins cher qu’auprès d’un opticien hors réseau.

En définitive, la dépense a-t-elle diminué ? « C’est tout l’enjeu ! », répond Martine Riols. Pour l’instant, les dépenses restent supérieures aux cotisations sur les deux principaux postes, mais le déficit a commencé à se réduire. L’offre de protection sociale reste bien appréciée. Dans une dernière enquête interne, 82 % des salariés jugeraient leurs avantages sociaux “adaptés”, citant en tête la couverture maladie et la prévoyance.

FNAC

• Activité : distribution de produits culturels et technologiques.

• Effectif : 12 000 salariés.

• Chiffre d’affaires : non communiqué.

Auteur

  • LAURENT POILLOT