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72 % des salariés ressentent au moins une douleur liée aux TMS

L’actualité | publié le : 22.06.2010 | VIRGINIE LEBLANC

Une étude commandée par l’Anact montre qu’une majorité de salariés sont touchés par des douleurs s’apparentant aux TMS, mais la prévention en entreprise a encore des marges de progrès.

A l’occasion de la 7e semaine pour la qualité de vie au travail (du 17 au 25 juin), l’Anact a réalisé, avec l’institut CSA, un sondage auprès de 1 000 salariés sur leur perception des troubles musculo-squelettiques (TMS).

Plus de la moitié des salariés (55 %) affirment connaître ce terme, et plus de 7 personnes interrogées sur 10 (72 %) déclarent ressentir au moins une douleur associée aux TMS, tandis que 22 % déclarent des douleurs insupportables ou fortes, « ce qui, en volume de salariés, n’est pas anodin », souligne Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’Anact.

Déterminant essentiel : l’ancienneté

Sans surprise, les salariés les plus exposés sont les ouvriers, ceux du BTP et de l’industrie-énergie, les principales zones d’affection se situant au dos (50 %) puis à l’épaule et à la nuque (45 %). En outre, « c’est l’ancienneté dans le métier qui reste le déterminant essentiel de la souffrance : 37 % des salariés ayant plus de vingt ans d’ancienneté déclarent ressentir des douleurs insupportables », souligne l’étude. Quant aux facteurs de risques, la quasi-totalité s’estime exposée à “au moins” un risque organisationnel ou biomécanique : travail dans l’urgence (74 %); sentiment d’être débordé (58 %); position statique (40 %); répétitivité des gestes (39 %); minutie et précision des gestes (33 %); efforts physiques (32 %), etc.

Une fois identifiés, les TMS sont « un sujet qui semble encore difficile à aborder dans la sphère professionnelle ». Peu de salariés l’évoquent avec leur supérieur hiérarchique (30 %), encore moins avec les représentants du personnel (19 %) ou les responsables des ressources humaines (14 %). Le salarié choisit même d’abord son médecin traitant pour en discuter (81 %) et, dans une moindre mesure, le médecin du travail (62 %) et les collègues (62 %).

Peu de prévention

Face aux TMS, les salariés « font avec », souligne Jean-Baptiste Obéniche, au risque de mettre en danger leur santé. Parmi une bonne moitié de ceux qui subissent les conséquences de ces douleurs, 32 % se sont retrouvés en arrêt de travail ; 8 % se sont reconvertis ; et 6 % ont quitté leur emploi. Les solutions intermédiaires restent exceptionnelles : poste aménagé (17 %) et organisation du travail modifiée (15 %). Des actions de prévention des TMS (formation, sensibilisation, changement d’organisation) sont observées dans 43 % des entreprises. « Je m’attendais à un résultat plus faible », observe le directeur général de l’Anact. Les salariés dont l’entreprise ne fait pas de prévention des TMS déclarent attendre, au-delà d’actions traditionnelles, des dispositifs parallèles comme « faire participer les salariés à l’analyse et à la recherche de solutions pour prévenir les TMS » (83 %) ou « renforcer les équipes en cas de surcharge de travail » (81 %).

Auteur

  • VIRGINIE LEBLANC