logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

La PMI fidélise ses ouvriers d’été et d’automne

Enquête | publié le : 22.06.2010 | LAURENT POILLOT

Image

La PMI fidélise ses ouvriers d’été et d’automne

Crédit photo LAURENT POILLOT

Depuis 2007, l’entreprise reprend, chaque année, le même groupe de saisonniers qu’elle affecte à des postes de monteurs-câbleurs. Ils avaient pourtant été recrutés sans expérience de l’industrie.

Ils sont 7 saisonniers à revenir chaque année, 5 dans l’atelier et 2 pour les chantiers d’installation ou de maintenance d’armoires électriques que leur entreprise, Semer, fournit aux remontées mécaniques des stations du Mont-Blanc. Les voici repartis pour sept mois de travail dans l’industrie, jusqu’à la fin novembre. Après quoi, ces monteurs-câbleurs, âgés de 22 à 47 ans, reprendront leur activité en station pour la période hivernale : caissière aux remontées mécaniques, perchman, secouriste ou agent d’exploitation. « Nous voulions avant tout des candidats résidant à proximité de l’entreprise, sans expérience obligée de l’industrie », explique Eric Forissier, directeur administratif et financier de cette PMI de 90 salariés.

Parcours de formation

Cette fidélisation de la main-d’œuvre masculine et féminine procède d’un partenariat noué en février 2007 entre la filiale du groupe Poma, l’agence Adecco de Sallanches et Pôle emploi Rhône-Alpes. « Ce profil de poste est rarissime dans notre bassin, commente Marie Thibout, responsable d’agence. Nous devions associer nos recrutements à un parcours de formation permettant à l’entreprise de reprendre en confiance les salariés d’une année sur l’autre. » Passée la présélection des candidats, une formation de 180 heures a été programmée sur six semaines avec l’Association de formation professionnelle de l’industrie (Afpi). Elle a donné lieu à un contrat de développement professionnel des intérimaires (CDPI). Les six mois restants se sont déroulés dans l’entreprise, en mission d’intérim. Pour 10 salariés, le budget formation correspondant s’est élevé à 65 000 euros, dont 42 000 euros pris en charge par Pôle emploi et 23 000 par Adecco et son Opca.

De son côté, Semer avait désigné un tuteur par recrue. L’entreprise s’était engagée à réembaucher les intérimaires l’année suivante, cette fois en CDD, en reprenant leur ancienneté et en leur garantissant les mêmes conditions d’emploi (rémunérations, avantages sociaux) que les permanents. Ce qui fut fait. En 2008, une seconde promotion a été mise en place, cette fois avec le Greta Val Bugey Léman.

Une direction engagée

Selon Marie Thibout, « l’engagement de la direction reste la clé » d’un tel montage. Car malgré son effort, Semer n’a pas maintenu toutes ses recrues. Sur 20 personnes accueillies au total, 8 ont été fidélisées. Dont une a fini par refuser l’intégration en CDI qui lui avait été offerte. « Certaines personnes ne se sont pas plu en atelier, d’autres ont repris un emploi dans leur secteur d’origine. Il nous est aussi arrivé de ne pas reconduire des intérimaires », explique Eric Forissier.

Mode d’intégration réadapté

Le contexte de crise n’a pas permis d’autre promotion par la suite. Mais le directeur juge le montage concluant : « Nous en avons profité pour adapter notre mode d’intégration ainsi que les contenus de formation, en allégeant les modules non prioritaires – sur les habilitations électriques et les relations de travail – au profit d’un surcroît de formation sur les gestes techniques proprement dits. »

Moyennant quoi, les salariés ont le sentiment de se trouver à l’abri du chômage toute l’année. Mieux : cette association d’emplois ne perturbe pas le mode de vie des intéressés, selon Marie Thibout : « Les saisonniers d’hiver connaissent généralement des semaines “pleines”. Leur activité à l’usine n’implique pas les mêmes amplitudes horaires qu’en station : chez Semer, ils ont leurs week-ends et bénéficient des jours fériés ou des ponts, comme les autres. »

SEMER

• Activité : ingénierie et réalisation d’équipements électriques et d’automatismes industriels.

• Effectif : 90 salariés permanents, saisonniers et intérimaires.

• Chiffre d’affaires 2009 : 14,7 millions d’euros.

Auteur

  • LAURENT POILLOT