Qu’ils tombent en panne sur la route des vacances ou fassent une mauvaise chute en randonnée, les clients de Mondial Assistance France verront peut-être leur problème réglé par un chargé d’assistance saisonnier. En 2010, l’entreprise a en effet programmé, comme en 2009, l’embauche de 300 collaborateurs pour des CDD de deux à six mois, à partir d’avril. Les intéressés sont répartis sur les plateaux d’assistance de Paris, de Bagnolet et du Mans, configurés pour accueillir cette main-d’œuvre supplémentaire afin d’absorber les pics d’activité estivaux.

L’année dernière, l’entreprise a reçu 4 500 CV. Des candidats appâtés par une campagne de communication bien orchestrée qui débute dès le mois de mars avec un stand aux Journées jobs d’été organisées à la Villette à Paris. « Nous menons différentes actions de communication avec le Crous de Paris, notamment à destination des étudiants étrangers qui passent l’été en France. Et l’information est relayée sur plusieurs sites web, dont Studyrama, Keljob et Stepstone », complète Sheila Zuurdeeg, responsable du département développement ressources humaines.

En dehors des salons spécialisés, le site institutionnel est le principal point d’entrée des postulants. L’entreprise cible, de préférence, des profils bac +2, dotés d’une bonne culture géographique et pratiquant une ou plusieurs langues étrangères. Mais elle s’intéresse également à l’aisance relationnelle, à la capacité d’écoute et au sens pratique des intéressés. « Ils doivent répondre par téléphone à des clients en difficulté, analyser leur situation, leur communiquer les informations utiles et mettre en place les prestations prévues dans le contrat, en lien avec les réseaux de prestataires », détaille Sheila Zuurdeeg. Le tout, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Les candidats sont présélectionnés lors d’un entretien téléphonique d’une vingtaine de minutes, qui permet de vérifier l’adéquation du profil au poste. Ils participent ensuite à des sessions collectives au cours desquelles ils découvrent, film à l’appui, la réalité du métier. L’embauche est conclue après un ultime entretien individuel, et ces collaborateurs sont orientés vers l’une des trois activités proposées aux saisonniers : assistances automobile, médicale, santé.

Ils reçoivent alors une formation de deux semaines dispensée par des chargés d’assistance expérimentés : conduite d’un entretien téléphonique, vérification des garanties, utilisation de l’outil informatique. Et passent rapidement de la théorie à la pratique (double écoute puis prise d’appels et débriefing), directement sur le plateau d’assistance. Une fois opérationnels, ils bénéficient pendant encore près de deux semaines de l’accompagnement d’un parrain qui se consacre, à temps plein, à la montée en compétences de 5 jeunes recrues. « Les nouveaux entrants sont intégrés aux équipes de permanents, ce qui favorise l’entraide », complète Sheila Zuurdeeg.

D’une moyenne d’âge de 23 ans, les chargés d’assistance saisonniers sont payés au Smic, à quoi s’ajoutent les majorations liées au travail de nuit et du week-end, un 13^e mois prorata temporis et une prime de vacances. La formule intéresse les étudiants pour des contrats de deux à trois mois, mais aussi des jeunes en recherche d’emploi pour des contrats plus longs. « 30 % des saisonniers reviennent d’une année sur l’autre », assure la responsable RH, qui voit également dans cette population un vivier de collaborateurs permanents potentiels.

Mais le dispositif ne satisfait guère certains syndicats. Principales critiques émises par la CGT et FO : l’étalement de la saison estivale et donc de l’embauche de saisonniers pour faire face à des besoins récurrents. « Leur rémunération n’est que de 1 344 euros, contre 1550 euros pour un CDD classique et l’entreprise fait l’économie de la prime de précarité de 10 %, non due aux emplois saisonniers », souligne FO.

• Activité : solutions d’assurance et d’assistance.

• Effectif : 1 600 salariés.

• Chiffre d’affaires 2009 : 380 millions d’euros.