François-Xavier Dudouet et Eric Grémont, éditions Lignes de repères, 176 pages, 18 euros.

Après l’euphorie des années fastes, la crise financière et le soutien au système bancaire sont venus semer le doute sur la manière dont est gérée la mécanique capitaliste. Comment ne pas s’indigner des bonus prodigieux que certains patrons récoltent, alors que la machine se grippe et que de nombreux salariés en font les frais ?

François-Xavier Dudouet et Eric Grémont, fondateurs de l’Observatoire politico-économique des structures du capitalisme, décrivent la décroissance du capitalisme d’Etat, dont les chefs de file étaient souvent issus de l’administration. Ils constatent également l’émergence d’une élite bien différente de celle qui l’a précédée, faisant la part belle aux hommes et femmes issus des écoles de commerce et qui, surtout, montrent un rapport à l’argent totalement décomplexé.

Il ne se s’agit plus désormais de rétribuer le service en vue des intérêts supérieurs de la collectivité mais le mérite, évalué à l’aune des cours du CAC 40 !

Les auteurs décrivent l’épopée humaine qu’a constituée la montée en puissance de la finance et sa recomposition à partir des années 1980. Au lecteur d’apprécier si, dans cette bagarre homérique qui tend à promouvoir des stars sur la grand-scène des affaires, quelques-uns continuent d’être de l’étoffe dont on fait les héros.

François-Xavier Dudouet est chercheur au CNRS, rattaché à l’université de Paris-Dauphine.

Eric Grémont est économiste, président de l’Observatoire politico-économique des structures du capitalisme (OpesC).

Fondateurs de l’OpesC.