Le secteur du textile habillement français, qui a vécu plusieurs crises depuis 40 ans, a présenté, le 1er juin, le premier bilan d’une opération lancée en 2009. Il avait signé le 5 février 2009 avec l’Etat un accord visant à anticiper les effets des mutations économiques, sociales et démographiques sur les emplois et les qualifications, en favorisant l’accès à la formation professionnelle de 10 000 salariés sur trois ans, en particulier les plus fragilisés. Le premier bilan semble montrer que l’opération est bien lancée.

319 entreprises, dont 56 % de moins de 50 salariés, ont répondu positivement aux propositions de financement de formation du Forthac, Opca couvrant sept branches (chaussure, couture, cuirs et peaux, entretien textile, habillement, maroquinerie et textile) et comptant 6 441 entreprises adhérentes (dont 64 % de moins de 10 salariés, et 36 % de 10 salariés et plus) employant au total 173 301 salariés.

4 548 salariés ont ainsi suivi 342 003 heures de stages de formation, soit une moyenne de 75 heures ; 90 % des heures ont été concentrées sur les secteurs textile et habillement, et 78 % sur la population ouvrière, composée à 70 % de femmes. Sur ces 3 021 ouvrières, 1 964 sont âgées de plus de 45 ans, dont 1 280 de plus de 50 ans.

Un des objectifs de cette opération était de faire accéder le maximum des populations cibles à des formations certifiantes ou diplômantes et pas seulement qualifiantes. Cet objectif a été atteint pour plus de 50 % des salariés formés : 43 % ont ainsi acquis un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou un CQP industriel, et 7 % une certification d’autre origine (ministérielle).

Le montant total des fonds engagés dans cette action est de 11,7 millions d’euros, soit un coût moyen de 2 571 euros par dossier, et un coût horaire moyen de formation de 34 euros. C’est le montage financier mis en place qui a permis cette opération : 19 % des coûts ont été assurés directement par les entreprises, et 46,5 % l’ont été par le Forthac (donc, indirectement, par les entreprises).Cependant, 34,5 % des coûts sont supportés par des subventions de différentes origines : étatiques (via un engagement de développement des emplois et des compétences, Edec, 21,7 %), européennes (Fonds sociaux européens, 4,15 %), régionales (3 %) et intersectorielles paritaires (Fonds unique de péréquation, 5,7 %).

« La moitié des objectifs impartis par l’accord triennal ont été atteints dès la première année avec 4 500 salariés formés, s’est félicité Christophe Rohart, président du Forthac. C’est la mobilisation exemplaire et sans précédent de tous les acteurs – en particulier de l’Etat, des partenaires sociaux, du Forthac, du FUP – qui a permis d’accompagner les entreprises et leurs salariés dans un contexte très difficile. »