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Mobilisation générale pour l’emploi des seniors

L’actualité | publié le : 15.06.2010 | AURORE DOHY

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Mobilisation générale pour l’emploi des seniors

Crédit photo AURORE DOHY

Une journée nationale annuelle de l’emploi des seniors pourrait être organisée à partir de 2011.

Alors que le gouvernement s’apprête à pré­senter son avant-projet de réforme des retraites, l’emploi des seniors reste au centre de toutes les attentions. A l’occasion des troisièmes assises parlementaires sur ce thème, organisées le 8 juin, le secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, ­Lau­rent Wauquiez, a indiqué que le gouvernement envisageait la création d’une Journée nationale de l’emploi des seniors, sur le modèle de la journée de la femme ou de celle de lutte contre les discriminations. La première édition pourrait avoir lieu à la fin de l’année 2011.

Deux jours plus tard, en déplacement sur un chantier de l’entreprise Eiffage, dans le 13e arrondissement parisien, Eric Woerth a rappelé « qu’à 55 ans, les salariés ont encore un avenir dans les entreprises, un plan de carrière, une ambition ». Pour le ministre du Travail, une équivalence doit désormais être posée entre l’âge de 50 ans aujourd’hui et l’âge de 40 ans, il y a encore quinze ou vingt ans. Si les grandes entreprises commencent à considérer sérieusement la question, de « nombreux progrès » restent encore à accomplir, a-t-il ajouté.

Le “modèle” Eiffage

Egalement présent lors de ce déplacement, Laurent Wauquiez a insisté sur la pertinence du tutorat et a présenté Eiffage, dont 25 % de l’effectif a plus de 50 ans, comme un « modèle » en la matière. La société compte en effet un millier de tuteurs sur 11 500 salariés. Chargés de transmettre leur savoir-faire, ces derniers sont également tenus d’être « attentifs aux problèmes des jeunes », notamment en matière de logement ou de mobilité.

Discrimination à l’embauche

« Les stéréotypes attachés aux seniors ont la vie dure », explique Marie-Céline Plourin, responsable des projets diversité du réseau IMS-Entreprendre pour la Cité, qui voit là la principale entrave à leur embauche. « Aujourd’hui, un recruteur ne peut plus dire qu’il renonce à un candidat du fait de son sexe ou de sa couleur de peau, explique-t-elle. En revanche, personne ne réagira s’il explique qu’un candidat est trop vieux pour le poste. La discrimination à l’embauche des seniors est la plus admise collectivement. »

Afin d’infléchir cette tendance, l’association de promotion de la diversité a organisé, le 8 juin, une première matinée de coaching à destination de demandeurs d’emploi de plus de 45 ans. Présélectionnés par les maisons de l’emploi ou les Plans locaux pour l’insertion et l’emploi (Plie), 20 personnes ont ainsi bénéficié des conseils d’une dizaine de recruteurs ou responsables RH d’entreprises adhérentes du réseau IMS-Entreprendre (Bouygues Telecom, Hudson, Armatis, Otis, Steria, Schneider, Safran).

Un candidat sur trois aura plus de 45 ans

« Nous avons l’habitude d’organiser ce type d’événements à l’intention d’autres populations discriminées, comme les jeunes des banlieues, explique Patricia Charrier, responsable accès à l’emploi du pôle “Entreprises et Quartiers” de l’IMS-Entreprendre. Ce coaching seniors, qui nous permet d’intervenir dans le débat et de faire part de nos travaux sur les représentations liées à l’âge, est une première. » L’association a déjà prévu de réitérer l’expérience dans le département des Yvelines à la rentrée.

« A l’avenir, un candidat sur trois aura plus de 45 ans, contre un sur sept il y a vingt ans, conclut Marie-Céline Plourin. Les professionnels des ressources humaines ont tout intérêt à faire évoluer leurs pratiques pour ne plus exclure les seniors des processus de recrutement. » Selon l’Observatoire des discriminations, l’âge constitue aujourd’hui le premier facteur de discrimination dans l’emploi.

Les seniors à l’honneur à Disneyland Paris

→ Le parc d’attraction a organisé, le 8 juin, dans une discothèque parisienne, une session de recrutement à l’intention des plus de 45 ans. Intitulé “Junior versus Seniors, la bataille n’aura pas lieu”, l’événement a réuni 150 demandeurs d’emploi préalablement sélectionnés par Pôle emploi, des associations d’insertion ou l’entreprise elle-même, via son propre site Internet de recrutement.

→ Après une série de matchs d’improvisation destinés à favoriser le partage d’expériences entre une quarantaine de cast members juniors volontaires (employés de Disneyland Paris) et les candidats, les postulants ont été reçus par des chargés de recrutement. Avant de signer un éventuel contrat de travail, ils devront passer au minimum un autre entretien.

→ Signataire d’une charte sur la diversité, Disneyland a élaboré en début d’année un plan d’action sur trois ans qui prévoit notamment l’embauche de 60 personnes de plus de 50 ans. Le parc d’attraction compte 17 % de salariés seniors sur ses 14 500 employés.

Auteur

  • AURORE DOHY