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Les pratiques

Le BTP Midi-Pyrénées préfère« former plutôt que licencier »

Les pratiques | publié le : 08.06.2010 | LAURENCE LAFOSSE, LAURENT GÉRARD

557 salariés de 212 entreprises ont suivi une formation d’une durée moyenne de 160 heures, pour être prêts à répondre aux besoins de la reprise.

L’Aref BTP Midi-Pyrénées a lancé, début 2009, en partenariat avec la Direccte, une opération de formation baptisée “Anticiper et former plutôt que licencier”, visant à garantir la pérennité des entre­prises de 10 à 249 salariés. Cette opération a bénéficié à 212 entre­prises sur un total de 800 éligibles ; 557 salariés ont suivi une formation d’une durée moyenne de 160 heures. Ces formations de niveau 5 ont concerné en priorité les techniques métiers et des spécialisations en écoconstruction.

Contrat de professionnalisation

Particularité de l’opération : la partie “Anticiper”. Un financement du Fonds social européen (FSE) a permis de faire entrer des jeunes qui n’étaient pas salariés des entreprises dans le dispositif via des contrats de professionnalisation. Une personne formée sur cinq lors de cette opération l’a donc été par ce type de contrat, ce qui représente le quart des 515 contrats signés par la branche en 2009 dans la région.

« Grâce à ces aides, et à une ­Direccte très à l’écoute, la baisse des contrats a pu être limitée à 11 % dans la région contre 18 % au niveau national », assure Eliane Larribe-Branger, responsable de la formation à l’Aref BTP Midi-Pyrénées.

Ce dispositif de contrat de professionnalisation a été financé pour un montant global de 2,46 millions d’euros, composé à hauteur de 90 % par les fonds FSE et 10 % par un Edec (Engagement de développement des emplois et des compétences).

9 millions d’euros mobilisés

Ces aides ont complété les fonds mutualisés des Opca Bâtiment et TP. Au total, 9 millions d’euros ont été mobilisés. L’opération est renouvelée en 2010 avec les mêmes modalités, mais elle est ouverte également aux entreprises de plus de 250 salariés, en fonction de la baisse du chiffre d’affaires constatée.

Autre particularité des actions utilisant le FSE : elles font l’objet d’une enquête d’évaluation spécifique à la demande de la Communauté européenne ; 226 stagiaires et 128 entreprises ont ainsi répondu aux questions de l’Aref en avril dernier. Du point de vue des formés, 85 des 149 stages suivis sont jugés positifs, voire très positifs pour 27 d’entre eux. Mais 54 stages sont estimés inférieurs à la moyenne, dont 19 très nettement en dessous. Du point de vue des entreprises, l’avis est positif, sauf pour 8 stages crédités d’un avis négatif sur la compétence des formateurs ou sur la proximité de la formation avec les réalités des entreprises. Quarante autres stages font également l’objet de critiques ou de suggestions : inadéquation de la durée des stages et du niveau des stagiaires à l’entrée en formation…

L’Aref déduit de ces avis qu’elle doit « continuer à intervenir sur l’offre de formation : réguler, adapter l’offre aux besoins, agir sur la qualité » et « développer l’achat groupé de formations sur des objectifs réunissant un nom­bre important de stagiaires ».

Appel aux retraités

Autres pistes d’amélioration : relancer des ateliers permanents de formation ; développer la formation intra sur chantiers pour favoriser les transferts de compétences en faisant appel aux collaborateurs les plus qualifiés, voire à ceux partis en retraite ; utiliser des outils multimédias en centre ou à distance dans le cadre d’une autoformation assistée ; et favoriser la mise en place de bases de données de compétences et de situations professionnelles accessibles par les salariés d’une ou de plusieurs entreprises.

Auteur

  • LAURENCE LAFOSSE, LAURENT GÉRARD