La région a lancé les étapes préparatoires à la reconversion professionnelle des salariés
plusieurs semaines avant la fermeture de leurs
entreprises. Un événement qu’elle savait inéluctable.
Pendant deux mois, 224 futurs licenciés des caravanes Hymer France et de la société textile SAIC Velcorex ont pu se préparer à entrer dans le contrat de transition professionnelle (CTP). Un dispositif d’anticipation de reconversion a en effet été mis en place à leur intention par la région Alsace, sensibilisée par les syndicats, en particulier la CFDT.
Le cas de ces deux entreprises haut-rhinoises se prêtait à une prise en charge en amont et par le secteur public. Placées en redressement judiciaire sans perspectives de sauvetage, leur fermeture, intervenue le 31 mars, était annoncée plusieurs semaines à l’avance. Chacune de leur maison mère les ayant déjà lâchées, les acteurs locaux sont restés seuls à devoir gérer l’après-fermeture. La région s’est donc saisie des dossiers avant le 31 mars, afin de « combler le vide de solutions pour ces personnels en situation intermédiaire, encore salariés mais futurs demandeurs d’emploi », souligne Cathy Laurent, chef du service formation de la région.
Dès mi-février, elle a confié la prestation Hymer au GIP-FCIP, structure de formation continue du rectorat, puis, fin mars, le dossier SAIC Velcorex au Greta de Haute-Alsace. Reposant sur le volontariat, l’initiative a attiré 114 licenciés de la première entreprise (sur 180) et 110 (sur 134) de la seconde.
Le GIP et le Greta ont reçu mission de recenser les compétences et leur degré de transférabilité avant la notification du licenciement, pour que le parcours de reconversion soit balisé en conséquence : recherche immédiate d’un nouvel emploi similaire ou dans une autre branche, formation plus ou moins longue, entrée en VAE, consolidation d’un projet personnel, etc.
Ce travail a reposé sur les descriptions d’activités faite par les salariés. Les ex-Hymer ont suivi des entretiens individuels et collectifs dont le cumul est allé jusqu’à dix heures. A la SAIC, les entretiens ont été uniquement individuels et leur total plafonné à quatre heures. Mais le Greta de Haute-Alsace ne partait pas d’une page blanche, souligne Dominique Verbèke, conseillère formation continue, puisqu’une partie des salariés avait suivi des parcours modulaires qualifiants, une démarche de type VAE propre au textile, qui traduit des compétences terrain en niveaux de qualification.
Dans les deux cas, la prestation s’est montée en à peine trois semaines : « Il fallait faire bien, mais également vite, avant le saut dans le grand bain du marché de l’emploi, l’éparpillement du personnel et avant que la gamberge ou le deuil de l’entreprise s’installent », explique Elisabeth Eschenlohr, directrice du GIP-FCIP.
Cette phase préparatoire doit permettre aux acteurs prenant le relais – Pôle emploi et BPI pour le CTP haut-rhinois, Intra Conseils pour la cellule de reclassement d’Hymer – d’entrer tout de suite dans le vif de leur mission. Pôle emploi estime que la phase amont fait gagner un mois dans le processus de reclassement, qui a débuté entre fin mai et début juin.