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La nécessaire implication de la hiérarchie

Enquête | publié le : 08.06.2010 | N. B.

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La nécessaire implication de la hiérarchie

Crédit photo N. B.

A Vesoul (Haute-Saône), deux PME ont mis en place une formation aux savoirs de base à partir des postes des salariés et de leurs documents de travail. L’implication de la hiérarchie et des employés est garante de la réussite.

En 2007, décidé à monter un dispositif de formation aux connaissances de base, Opcalia Franche-Comté s’est associé à l’Atelier de pédagogie personnalisée (APP) du CFPPA de Vesoul (Haute-Saône), dont la lutte contre l’illettrisme est le cœur de métier. Souhaitant conduire l’expérience sur un territoire identifié, restreint et rural, Opcalia a diffusé une plaquette auprès de 110 entreprises du pays de Vesoul et du Val de Saône.

Valeur ajoutée des salariés formés

Ce document présentait le sujet par le biais de la performance de l’entreprise et de l’enjeu du développement des compétences des salariés : davantage de polyvalence, de qualité, de meilleures relations clients… Hélène Emery, chargée de projet d’Opcalia, a ensuite relancé chaque entreprise après avoir été elle-même formée par le CFPPA aux problématiques des compétences de base et au repérage de leur manque.

Quinze sociétés ont accepté la rencontre. « Au cours de l’entretien avec le dirigeant, nous avons évoqué le métier de l’entreprise, son organisation, ses dysfonctionnements et les problèmes d’illettrisme qui pouvaient en être la cause », explique Hélène Emery. Deux PME (l’une, de 44 salariés, spécialisée dans l’emballage bois ; l’autre, de verrerie, ayant 182 salariés) ont finalement choisi de mettre en place une formation, encouragées par la solution sur mesure proposée par Opcalia. Elles tiennent cependant à garder l’anonymat, signe que le problème n’est pas facile à assumer.

Dans chaque entreprise, un groupe de 7 opérateurs, associant leurs supérieurs hiérarchiques directs (2 par entreprise), a pu être constitué. Le contenu de la formation a été élaboré, d’une part avec les ”n+1”, qui ont privilégié les notions d’autonomie et de rentabilité, et d’autre part avec les salariés qui, eux, ont mis en avant les préconisations de la hiérarchie et leurs attentes personnelles. Un réajustement a eu lieu quinze jours après le début de l’action.

Analyse de la situation de production

Les documents de travail ont servi de matériau pédagogique. Le CFPPA a pu, par exemple, travailler à partir des fiches de défauts des machines. Celles-ci n’étaient pas ou mal renseignées par les salariés concernés, qui endossaient ainsi la responsabilité des pannes sur leur temps de travail et se privaient, de fait, de la prime de productivité mise en place par ailleurs. L’arrivée d’une nouvelle machine à commandes numériques a aussi été l’occasion de bâtir des exercices d’observation d’incidents et d’analyse, afin de formuler des hypothèses de cause et de résolution, par écrit d’abord, puis à l’oral.

Au terme de cette formation (50 heures à raison de 2 heures par semaine), « les salariés ont gagné de la confiance en eux et de l’autonomie sur leur poste de travail. Leur plus grande implication a aussi eu pour conséquence une amélioration de la qualité de leur production », assure Hélène Emery.

Financements multiples

Gratuite pour les deux entreprises, car expérimentale, cette formation (coût horaire stagiaire de 12 euros) a bénéficié de financements de la DDTEFP 70 (20 % des coûts pédagogiques), le solde (y compris les salaires) étant pris en charge par Opcalia et le Fonds unique de péréquation (FUP). « S’ajoute à cela, et c’est ce qui a fait la réussite de cette formation, le temps et l’énergie que direction et salariés ont bien voulu consacrer au projet », conclut Hélène Emery.

Cette action, qui s’est déroulée de septembre 2007 à décembre 2008, a fait l’objet d’une éva­luation par le cabinet Récif en 2009, en vue d’une reproduction dans d’autres départements voisins, ce qui n’a pas encore eu lieu.

Auteur

  • N. B.