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Les pratiques

Un dispositif pour aider les intérimaires de l’automobile à changer de voie

Les pratiques | publié le : 01.06.2010 | FRANÇOIS LECOCQ

Lancé en avril 2009, le programme Pole position renforce l’accompagnement des salariés temporaires de la filière automobile du Nord-Pas-de-Calais vers de nouveaux emplois.

C’est un dispositif unique qui associe, dans le Nord-Pas-de-Calais, cinq agences d’emploi temporaire (Adecco, CRIT, Adia, Randstad et Manpower), Pôle emploi et l’Afpa sous l’égide de la Direccte. Ensemble, ils ont créé en avril 2009 le programme Pole position, destiné à accompagner les intérimaires et autres CDD en fin de contrat de la filière automobile régionale (55 000 emplois).

Pallier les effets de la crise dans le secteur automobile

« La crise économique a très fortement touché ce secteur, notamment dans la région, avec environ 5 000 intérimaires et CDD qui se sont retrouvés sans emploi entre septembre 2008 et mars 2009, alors que précédemment ils enchaînaient des missions d’une durée moyenne de 12 à 18 mois », explique Jacques Moreau, directeur de Pôle emploi à Valenciennes.

De l’avis des employeurs et des agences de travail temporaire, l’après-crise ne changera pas la donne et ne permettra pas à la plupart de ces personnes de retrouver une activité dans la filière. Il faut donc trouver une solution.

Début 2009, l’Afpa Nord-Pas-de-Calais propose à la Direccte, à Pôle emploi et au Prisme (professionnels de l’intérim) de créer un dispositif d’accompagnement et de reconversion dans les bassins les plus touchés : Sambre-Avesnois, Valenciennois, Douaisis, Lens-Liévin. « En termes d’offre de services, il est calqué sur le CTP – contrat de transition professionnelle – avec un accompagnement individualisé sur douze mois, comprenant un bilan de compétences, la construction d’un projet professionnel et l’aide à la recherche d’emploi, à la reprise ou à la création d’entreprise », explique Arnaud Hentz, chef de projet Pole position à l’Afpa Nord-Pas-de-Calais. La différence avec le CTP réside dans le fait que les adhérents à Pole position conservent leur indemnisation et leur statut de demandeur d’emploi. L’originalité et la pertinence du dispositif est de mutualiser les expériences des différents partenaires qui, d’habitude, se retrouvent en concurrence, au moins pour les agences d’intérim.

Un accompagnement personnalisé

En tout, 17 conseillers des structures partenaires sont mobilisés, et suivent à temps plein une quarantaine de bénéficiaires, « soit quatre fois moins que dans les dispositifs habituels, ce qui permet de les suivre individuellement quasiment toutes les semaines », souligne Jacques Moreau.

L’accompagnement doit aussi et surtout permettre d’enrichir les compétences initiales des adhérents (la plupart ont un niveau V de formation). Financé par l’Etat, la région, Pôle emploi et le FSE (3 millions d’euros), Pole position était initialement prévu jusqu’en septembre 2009 (800 inscrits à l’époque). « Il a été décidé de poursuivre les inscriptions jusque fin décembre, puis jusqu’en juin 2010, avec un total de 1 200 inscrits », précise Arnaud Hentz.

Un bilan positif

Les bons résultats enregistrés expliquent cette prolongation : outre un taux d’adhésion de 70 % au plan régional après une première démarche d’information, on constate surtout que 323 personnes, soit deux tiers des adhérents ayant à ce jour suivi le dispositif complet, ont retrouvé un emploi durable ou réussi une formation qualifiante. Et la même proportion a effectivement changé de secteur d’activité (BTP, logistique, transports, etc.). C’est le cas de Virginie Olivier, 27 ans, qui, après avoir perdu son poste d’agent logistique chez Toyota (sept mois de mission), a décidé de changer de métier pour décrocher le diplôme d’Etat d’assistante de vie aux familles après six mois de formation.

Auteur

  • FRANÇOIS LECOCQ