Les axes du deuxième plan santé au travail 2010-2014 avaient déjà été annoncés par son prédécesseur Xavier Darcos, en janvier dernier (lire Entreprise & Carrières n° 985) ; Eric Woerth les a précisés le 11 mai dernier devant le Conseil d’orientation sur les conditions de travail (Coct). Reprenant l’objectif de diminuer de 25 % les accidents du travail, le ministre a fixé quatre orientations : développer la production de la recherche et de la connaissance ; mettre l’accent sur la prévention des risques psychosociaux, du risque chimique et des TMS (troubles musculo-squelettiques); s’attacher à l’accompagnement des entreprises de moins de 50 salariés ; renforcer la coordination et la mobilisation des différents acteurs de la prévention.

A cette occasion, le ministre a rappelé qu’un texte de loi réformant les services de santé au travail était en cours d’élaboration, et qu’il serait articulé à celui des retraites. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la pluridisciplinarité et sur l’enjeu du développement de l’attractivité de la médecine du travail face à la crise démographique de la profession, plus de 55 % des médecins ayant dépassé l’âge de 55 ans*.

Selon le bilan des conditions de travail 2009, le nombre de maladies professionnelles s’affiche à la hausse avec 55 618 reconnaissances en 2007 (derniers chiffres connus) contre 52140 en 2006. Les affections périarticulaires constituent 74 % des maladies professionnelles, viennent ensuite les affections liées à l’amiante, puis les lombalgies. En revanche, le nombre d’accidents du travail (AT) avec arrêt baisse de 2,2 %, et le nombre d’AT graves recule de 5,1 %.

La fréquence des accidents du travail continue de baisser pour atteindre 38 AT pour 1 000 salariés. Les secteurs les plus exposés restent le bâtiment (79,86 AT pour 1 000 salariés) et le travail temporaire (69,6). Après une forte hausse en 2007 (+ 15,8 %), les accidents mortels baissent de 8,5 % (569 décès).