Paradoxalement, à l’heure où les études supérieures et l’exigence de formation se sont démocratisées, de nombreux jeunes adultes sont obligés de travailler pendant leurs études. Qu’il s’agisse de l’alternance, de stages ou de jobs pour payer leurs études, cette immersion dans le monde professionnel produit de l’expérience et permet de développer des compétences sociales. L’expérience du travail pendant la vie étudiante aide en outre les jeunes à élaborer leur identité professionnelle future. Valérie Cohen-Scali, professeure en sciences de l’éducation à l’université de Caen et chercheuse à l’Inetop-Cnam, essaie notamment de déterminer le rôle des environnements de travail et des missions effectuées lors de ces expériences, sur les perceptions de soi et la manière dont celles-ci influencent l’avenir.

Bien que 4 millions d’étudiants âgés de 16 à 25 ans soient, au cours de leurs études, concernés par le travail suivant des problématiques diverses, l’auteure a choisi de mettre plus particulièrement en lumière l’enjeu du travail pour les populations d’origine modeste, pour qui la composante professionnelle revêt un enjeu économique déterminant. L’intérêt de cet ouvrage tient pour bonne part au fait que Valérie Cohen-Scali dresse un tableau nuancé des bénéfices et des inconvénients de la situation d’emploi en ce qui concerne les étudiants, passant en revue leurs modes de vie, leurs représentations de l’école et du monde professionnel, ainsi que les effets, en termes de socialisation et de construction identitaire, de cette situation.