E & C : Hewitt a publié, le 27 avril, le vade-mecum des comités des rémunérations 2009-2010. De quoi s'agit-il ?

J. L. : Ce vade-mecum analyse les pratiques des entreprises du SBF 250 en matière de rémunération totale des dirigeants mandataires sociaux. Il se veut le compagnon de route de tous ceux qui sont impliqués dans les décisions relatives à ce sujet : les membres des comités des rémunérations, bien sûr, mais aussi les DRH ou les comp & ben.

E & C : La rémunération des dirigeants est un dossier parfois brûlant...

J. L. : C'est pourquoi nous avons pris le parti de concevoir un document le plus factuel et le plus exhaustif possible. Nos commentaires sont destinés à mettre en évidence les pratiques existantes sans nous prononcer sur leur bien-fondé. Aux lecteurs de se forger une opinion sur les plus judicieusement transposables à leur entreprise.

E & C : Quels sont les principaux enseignements de votre enquête ?

J. L. : Alors qu'une entreprise du CAC 40 a une valeur boursière 100 fois supérieure à une société du SBF 250, l'écart entre les rémunérations totales du premier dirigeant (Pdg, DG, président du directoire) varie seulement de un à dix : 2,8 millions d'euros de rémunération annuelle médiane pour les premiers dirigeants du CAC 40 ; 1,2 million d'euros pour ceux du SBF 120 ; 313 000 euros pour ceux du SBF 250. Autre enseignement, plus une entreprise est grande et plus le package de rémunération de ses dirigeants est soumise à un risque, à cause d'une part accrue de la rémunération variable annuelle et de la rémunération en capital : dans les entreprises du SBF 250, le salaire fixe représente deux tiers de la rémunération totale contre seulement 30 % à 40 % dans les sociétés du CAC 40. On constate également qu'à entreprises de taille égale, la rémunération des dirigeants peut varier du simple au double en fonction du secteur d'activité.

PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE DOHY