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Une piste pour le coût du travail et la compétitivité des entreprises

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 23.11.2017 |

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La question du (sur)coût du travail fait l’objet de réponses multiples : les allègements de charges sur les bas salaires aux crédits d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE), en passant par les ordonnances du 22 septembre 2017 ...

La question du (sur)coût du travail fait l’objet de réponses multiples : les allègements de charges sur les bas salaires aux crédits d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE), en passant par les ordonnances du 22 septembre 2017 qui visent à « transformer » le droit du travail mais surtout rentre prévisible son coût, le gouvernement poursuit les efforts de ses prédécesseurs pour combler l’écart qui sépare notre pays de ses voisins et concurrents.

Les agences de l’État qui cherchent à attirer en France les entreprises basées en Grande-Bretagne dans la perspective du Brexit le constatent régulièrement : leurs efforts ne se heurtent plus à la rigidité du Code du travail ou à l’épouvantail des 35 heures, ni même à un niveau d’imposition des salariés qui serait jugé excessif (le régime fiscal des impatriés rend la perspective d’une implantation en France plus séduisante pour les cadres installés au Royaume-Uni qu’une implantation en Allemagne), mais qui maintient l’avantage de nos voisins ce sont les charges sociales et fiscales qui sont payées par les entreprises.

Si le Gouvernement a indiqué qu’il n’irait pas plus loin dans la baisse des charges – qui concernent principalement des salariés au SMIC (1) – la rénovation annoncée de la participation et des intéressements relève d’une logique susceptible de contribuer à « optimiser » le coût du travail en France sans limiter son intérêt aux bas salaires.

Encore méconnue dans ses contours et dans ses objectifs, la réforme de ces mécanismes d’intéressement du personnel aux résultats de l’entreprise procède d’abord d’une vision politique et économique qui entend fédérer, dans une « logique Gaullienne » voulue par le gouvernement, les intérêts de tous les acteurs de l’entreprise.

Mais quand on  sait qu’un euro de rémunération nette en coûte deux aux entreprises, alors qu’un euro de participation supporte au maximum un forfait social de 20%, on peut aussi attendre d’un élargissement du bénéfice de la participation à toutes les entreprises sans seuil d’effectif, voire de la modification du calcul de son plafonnement, une augmentation du pouvoir d’achat directement corrélé à la performance de l’entreprise.

En déplaçant le curseur entre rémunération fixe et intéressement variable assorti d’un régime fiscal et social de faveur, la réforme pourrait ainsi être un outil supplémentaire d’attractivité et de compétitivité des entreprises.

(1) Eric Leboucher, Le virage économique d’Emmanuel Macron, Les Échos, 12 octobre 2017.