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Pierre Gattaz veut réformer le code du travail "dans les prochains mois"

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 26.08.2015 | Stéphane Béchaux

Le président du Medef soutient Manuel Valls dans sa volonté de simplification du droit du travail. Il se dit prêt à l'ouverture rapide de négociations. Reste à convaincre les syndicats, très réticents.

Chiche ! En ouverture de l’université d’été du Medef, ce mercredi 26 août à Jouy-en-Josas, Pierre Gattaz a pris au mot Manuel Valls qui, la veille dans Les Échos, en appelait à « se poser la question de la réforme du marché du travail ». Un « débat essentiel », selon le Premier ministre, qui invite à « repenser la façon d’élaborer une réglementation du travail devenue trop complexe ».

Sans notes, et devant une salle conquise, le président du Medef a fait savoir son enthousiasme pour un tel chantier. Qualifiant, à son tour, le Code du travail de « contre-productif », « beaucoup trop complexe » et « anxiogène », le patron de Radiall a fait savoir que son organisation était prête à relever ce défi.

Soutien de la CGPME

« Il faut que nous, partenaires sociaux, réglions ce problème dans les mois prochains avec le gouvernement », annonce Pierre Gattaz, qui se réjouit de voir qu’un « consensus se dégage » sur la question. Et celui-ci de citer le petit ouvrage coécrit par Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen, paru avant l’été, qui plaide pour une simplification du droit du travail.

Le leader du Medef rejoint, sur ce point, son rival de la CGPME, François Asselin. Hier, mardi 25 août, celui-ci avait pris les devants. « C’est le Code du travail qu’il faut avoir le courage de revoir », approuvait-il, en appelant de ses vœux « une seconde loi sur le dialogue social. Car la première, non contente de n’avoir rien réglé, est venue alourdir considérablement les règles, à l’instar de ces nouvelles usines à gaz que sont les commissions paritaires régionales applicables aux TPE ».

Calendrier défavorable

Malgré l’enthousiasme patronal, une nouvelle réforme du marché du travail reste hypothétique. Côté syndical, le sujet ne déchaine pas les passions. Rien à espérer de la CGT, qui rentre dans une période de pré-congrès rendant impossible toute signature. Pas beaucoup plus à attendre de FO, qui ne se montre guère plus ouverte sur le sujet. Quant à la CFDT, elle a montré sur la question du dialogue social que sa signature n’était pas acquise.

Le calendrier n’est pas non plus très favorable à une réforme de fond du marché du travail. Les partenaires sociaux, à couteaux tirés depuis des mois, ont déjà fort à faire avec les négociations ardues sur l'avenir des retraites complémentaires. Début 2016, ils doivent aussi lancer des discussions sur l’assurance chômage – autre volet de la flexisécurité – qui s’annoncent déjà explosives.

Sans dialogue social, le gouvernement peut difficilement avancer seul sur la question. À vingt mois de l'élection présidentielle, ouvrir un chantier aussi périlleux s'annonce très délicat pour l'exécutif. Et très aléatoire compte tenu des divisions au sein de la majorité.

Auteur

  • Stéphane Béchaux