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Les TPE, moins stressantes que les grandes entreprises

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 15.10.2014 | Eric Béal

Une étude publiée par l’observatoire Alptis explicite les raisons pour lesquelles une plus grande proportion de salariés de très petites entreprises est moins stressée. Explications détaillées.    

Les salariés de très petites entreprises (TPE) sont plus heureux au travail que ceux des grandes. Une situation révélée par de nombreuses enquêtes et sondages, qui n’en est pas moins paradoxale puisque leur situation matérielle (conditions de travail, salaire, temps de travail supérieur, carrière) est moins favorable.

Réalisée par le sociologue Marc Loriol, spécialiste du stress au travail, et Deede Sall, doctorante en sociologie, au travers d’une cinquantaine d’entretiens et des observations  sur le terrain, l’étude d'Alptis intitulée « Stress en entreprise : les TPE sont-elles à l’abri ? » utilise également des données statistiques issues d’enquêtes nationales ou internationales.

L’auteur rappelle tout d’abord que, en TPE, PME ou grande entreprise, le stress est une réaction normale de l’organisme pour s’adapter à un contexte de charge de travail élevé, de rythmes rapides et morcelés ou encore d’activités complexes. Il devient nocif uniquement lorsqu’existent certaines circonstances. Si le salarié a peu de marge de manœuvre dans son travail. Ou bien, s'il a peu ou pas de soutien social par ses collègues ou sa hiérarchie. Ou encore, s'il ne reçoit pas de signes de reconnaissance pour les efforts fournis.

Or, la force des petites structures est de favoriser le dialogue informel. « Le règlement des problèmes s’effectue au fil de l’eau, en discussion directe avec le patron », indique Marc Loriol. Dans les TPE s’installent plus facilement une conception partagée du travail bien fait et de ses contraintes, une bonne ambiance, une coopération et l’usage optimal des compétences et expériences de chacun.

« Les termes "passion" ou "entreprise familiale" reviennent plus souvent dans les descriptions de leur travail. Or ce sont aussi des facteurs de protection contre le stress », ajoute Marc Loriol. Par ailleurs, dans une entreprise de 10 personnes au plus, le patron et ses salariés partagent plus souvent un même métier et des valeurs. Le dialogue et les échanges fructueux sont dès lors possible.

A l’inverse, ajoute le sociologue, cette proximité peut aussi favoriser les tensions affectives et passionnelles. « Dans ce cas, le problème se résout par le départ du collaborateur ou bien par l’absence d’expression de malaise car on a peur de perdre son boulot ou de passer pour un faible. »

Auteur

  • Eric Béal