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Les salariés en politique, un enjeu émergent

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 28.06.2017 | Nicolas Lagrange

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Difficile de s’impliquer en politique quand on est salarié du privé. Une situation qui pourrait évoluer, sous l’impulsion de grandes entreprises et de mouvements politiques. À condition de surmonter de nombreux écueils.

Quels seront les profils de nos 577 députés, à l’issue des élections législatives des 11 et 18 juin ? Une chose est sûre, l’hémicycle devrait accueillir une proportion non négligeable d’élus dont les professions n’étaient jusque-là pas représentées.

Il est vrai que de nombreux parlementaires sortants ont jeté l’éponge. Et qu’un grand nombre de citoyens sans mandat électif ont proposé leurs services… rencontrant cette fois un écho plus favorable.

Au sein de La République en marche, par exemple, ou de 577 Les Indépendants de la droite et du centre, un mouvement porté par Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly et ex-chef d’entreprise.

« Il faut déverrouiller l’idée selon laquelle la politique serait réservée aux professionnels de la politique, aux fonctionnaires et aux professions libérales, explique celui-ci. Quand je me suis présenté aux législatives et aux municipales en 2007 et 2008, on me disait que j’étais illégitime.

Aujourd’hui, la bascule est en train de se produire. D’ailleurs, sur la centaine de candidats de notre mouvement, un tiers sont entrepreneurs, un tiers salariés, et le tiers restant regroupe des responsables associatifs, des jeunes retraités et des fonctionnaires. »

Davantage de salariés exerçant des mandats politiques ? Plusieurs grands patrons défendent cet objectif, pour diversifier la représentation politique mais aussi favoriser une meilleure prise en compte des contraintes des entreprises.

Car les chiffres sont éloquents : la dernière Assemblée, élue en 2012, comptait 200 fonctionnaires et 78 professionnels libéraux, bien au-delà de leurs poids démographiques respectifs… Sans compter les professionnels de la politique et les retraités, un certain nombre d’élus relevant de ces deux catégories.

A contrario, on ne croisait dans les travées du Palais-Bourbon que 15 ingénieurs, un représentant de commerce et un salarié agricole ! Si le profil des maires est plus diversifié, un tiers d’entre eux est retraité, pour un âge moyen de près de 57 ans.

Et l’on ne compte que 3 % d’ouvriers à la tête des municipalités et 0,3 % dans les conseils départementaux… alors que les cols bleus représentent près de 12 % de la population. Le médiatique Philippe Poutou, salarié de Ford et candidat à la présidentielle, constitue donc l’exception.

Pas toujours bienveillant

De fait, s’engager en politique peut être un chemin semé d’embûches pour des salariés du privé, même si les dispositions légales, enrichies par la loi du 31 mars 2015, prévoient quelques garanties

Auteur

  • Nicolas Lagrange