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L'échiquier syndical totalement remanié chez Renault Flins

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 25.03.2015 | Stéphane Béchaux

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Le scrutin des 16 et 17 mars rebat complètement les cartes dans l'établissement des Yvelines du constructeur automobile. La CFDT y double son score, la CGT-FO dévisse et la CGT s'érode.

Traditionnellement, les élections professionnelles sont marquées par une relative stabilité dans les scores obtenus par les syndicats. Celles qui se sont déroulées les 16 et 17 mars dans l'établissement Renault de Flins échappent complètement à la règle. Le scrutin, marqué par une très forte participation (81,3%), s'est achevé par un total bouleversement de l'échiquier syndical.

Sur le site, où sont assemblés les Clio IV et les véhicules électriques Zoé, les quelque 2100 salariés ayant pris part au vote ont placé en tête la CFDT. Celle-ci obtient, tous collèges confondus, 30,1% des suffrages, soit quasiment le double de son score de 2011 (15,3%). Un résultat d'autant plus remarquable qu'elle vire aussi en première position chez les cols bleus, avec 34,6% des voix et quatre élus titulaires (sur 11) au CE.

Un résultat catastrophique pour FO

Le triomphe cédétiste doit beaucoup au remaniement de ses équipes. Le syndicat a en effet récupéré dans ses rangs de très nombreux transfuges de la CGT-FO. Résultat, cette dernière organisation, jusqu'alors en position de force dans l'établissement avec 38 % des voix, s'effondre. Elle perd ainsi 17 points et n'obtient que 21% des voix et deux élus titulaires au CE. Un résultat catastrophique qui lui vaut de perdre le contrôle de l'instance. Et ne fait guère l'affaire de la direction, qui pouvait miser sur ce partenaire très à l'écoute, dans la droite ligne de sa fédération, FO Métaux.

L'échec cuisant de Force ouvrière profite également à l'Unsa. Le syndicat, jusqu'alors absent du site, a lui aussi bénéficié de l'apport de militants issus de l'ancienne organisation majoritaire. Et pourtant, le nouveau venu n'a pas pu sabrer le champagne. Il rate sa représentativité pour... une voix ! Et doit donc se contenter d'un terrible score de 9,99%. Forcément rageant.

Glissade de la CGT

La CGT constitue, à moindre échelle, l'autre grand perdant du passage par les urnes. L'organisation, qui perd 5,5 points, obtient 24,6% des voix. De quoi lui offrir deux élus titulaires en CE, issus du premier collège où elle réalise un score de 31%. Une preuve de plus de la perte d'influence de la confédération de Montreuil dans ses bastions industriels. Celui de Renault est d'ailleurs très symbolique puisque son nouveau secrétaire général, Philippe Martinez, en vient.

Au final, seule la CFE-CGC fait preuve de stabilité. A Flins, le syndicat des cadres ne profite pas de la forte poussée observée depuis des mois dans de nombreuses grandes entreprises industrielles ou tertiaires. Elle enregistre, certes, de très bons résultats dans les deuxième et troisième collèges, avec respectivement 37,8% et 100% des voix. Mais doit se satisfaire, au total, d'un score de 14,3%, contre 14,4% voilà quatre ans.

 

Auteur

  • Stéphane Béchaux