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Fusion CIF/CPF en ligne de mire

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 07.12.2017 |

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Tandis que les négociations sur la réforme de la formation professionnelle battent leur plein, un dispositif devrait disparaître : le Congé Individuel de Formation qui, selon la feuille de route transmise aux partenaires sociaux, doit être "fusionné" avec le Compte personnel de formation.

Un enterrement de première classe auquel s'oppose notamment la CGT, en diffusant une pétition intitulée « Le Congé individuel de formation (CIF) ça marche ! Je m'engage pour le sauver. » Argument premier, précisé dans le document d'orientation transmis aux partenaires sociaux en novembre dernier : « Le CIF, est passé d’une logique de promotion sociale à une logique de reconversion professionnelle. » Mais plus loin, on lui reproche de ne pas jouer non plus pleinement ce rôle : « Par sa construction même, le CIF peine à remplir de manière collective et générale une véritable fonction de reconversion professionnelle (50000 CIF par an environ pour 19 millions de salariés). L'enquête de la Cour des Comptes sur le dispositif, parue à l'été 2017 et sur laquelle s'appuie notamment le gouvernement, était beaucoup moins catégorique, même si elle était sévère, préconisant notamment de recentrer dans le cadre du CIF des formations plus axées sur des besoins d'emplois et d'en permettre un accès plus aisé aux chômeurs. Mais estimait en conclusion que le CIF « est un instrument utile d'accès à la formation… »  Parmi les avantages soulignés par la Cour : le fait que le CIF-CDI s'exerce de « façon effective en faveur des salariés des TPE-PME, ainsi que de ceux dont les rémunérations sont inférieures à 2000 euros ». Au passage, l'accompagnement des bénéficiaires est également salué, expliquant pour la Cour des Comptes un faible taux d'échec et d'abandon.

Des constatations auxquelles s'ajoutent celle de la dernière enquête menée par l'observatoire des transitions professionnelles du FPSPP (Fonds paritaire des parcours professionnels). « 31 % des bénéficiaires en 2015 avaient un niveau CAP/BEP (niveau V) à l'entrée en formation, constate l'Observatoire, et 30 % avaient un diplôme de niveau bac (niveau IV) contre respectivement 26 % et 21 % de l'ensemble des salariés. » L'utilisation de ce dispositif pour se reconvertir est également confirmée : 78 % des salariés s'y engageant visent un changement de domaine d'emploi, et un quart des bénéficiaires d'un CIF le font  face à une situation complexe (risque de licenciement, conditions de travail trop éprouvantes... Au bout du compte, 47 % des bénéficiaires occupent un poste en lien avec leur formation un an après leur CIF. Un pourcentage très variable d'un domaine professionnel à l'autre, mais qui explique pour partie les réserves du gouvernement sur le dispositif.