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Diplômés : le sens du travail prime

Entreprise & Carrières | Relations Sociales | publié le : 08.02.2018 |

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Dans leur second baromètre “Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi”, Boston Consulting Group (BCG), Ipsos et la Conférence des grandes écoles (CGE) analysent ce qu’attendent de leur vie professionnelle actuels et anciens élèves des grandes écoles.

L’intérêt du poste est pour 92 % des répondants à l’étude un critère primordial de choix du métier, suivi par le bien-être au travail (84 %) et l’adéquation avec les valeurs (72 %) « Le rapport au management, à l’emploi, à l’entreprise ne cesse aujourd’hui d’être réinterrogé notamment par la jeune génération, qu’elle soit déjà en emploi ou encore étudiante. Les critères matériels ne sont plus aussi prioritaires », explique Brice Teinturier, directeur délégué d’Ipsos en France. En effet, la rémunération n’est pas un critère primordial du choix de métier : elle n’est citée par les talents qu’en neuvième position sur onze. Cependant, forts de leur expérience professionnelle, les anciens élèves des grandes écoles abordent le monde du travail différemment des étudiants. Ainsi, si les grands groupes continuent d’attirer majoritairement les élèves actuels des grandes écoles (54 %), les anciens sont seulement 41 % dans le même cas. Ils sont plus nombreux à vouloir créer leur propre entreprise (36 % vs 22 %) ou travailler à leur compte (19 % vs 5 %).

 

Des priorités différentes

Les priorités des anciens sont différentes. Pour eux, créer de la valeur et de l’emploi est une condition d’un travail utile (41 %). Cette préoccupation est bien moins présente chez les étudiants (23 %). Concernant les responsabilités, 77 % des anciens considèrent que c’est un critère important de choix du métier alors que c’est le cas de seulement 59 % des étudiants.

Pour le management, tous sont demandeurs de méthodes plus collaboratives, du développement en continu des compétences et d’une organisation plus flexible Si les répondants estiment que le mode de management le plus souvent mis en place est directif (37 % des étudiants et 30 % des anciens), ils souhaitent tous un management plus collaboratif (59 % et 52 %). Plus concrètement, ils estiment qu’il est indispensable d’avoir la possibilité de se former et de changer de métier au sein de la même entreprise (59 % et 64 %), de travailler en mode projet (55 % pour les deux populations) et d’organiser le travail de manière flexible (52 % et 62 %).

 

Ces perceptions s’illustrent également dans les principales qualités attribuées à un bon manager : la capacité à motiver ses équipes (87 % pour les étudiants, 84 % pour les anciens), l’écoute (86 % vs 82 %), le respect (85 % vs 84 %) et la vision à long terme (79 % vs 82 %).

 

L’ESS séduit les étudiants

De manière logique, les étudiants manifestent un intérêt certain pour les missions qui apportent du sens ainsi que pour l’économie sociale et solidaire (ESS).

Si la connaissance du secteur de l’ESS reste à améliorer (56 % des étudiants ne voient que vaguement ce dont il s’agit), l’engouement pour ces métiers est très fort : un étudiant sur deux aimerait y travailler, une proportion qui atteint même deux anciens élèves sur trois.

Alors quels sont les freins ? C’est en premier lieu le manque de connaissance du secteur qui modère l’engagement (20 % des étudiants et 24 % des anciens) ainsi que le salaire inférieur aux entreprises classiques (respectivement 18 % et 28 %). Cependant, 59 % des étudiants accepteraient personnellement une baisse de salaire supérieure à 5 % pour travailler dans l’économie sociale et solidaire.

« L’économie sociale et solidaire attire énormément, même si le secteur est encore mal connu. Le besoin de sens et de missions utiles devient prééminent sur le salaire. C’est un changement de paradigme que toutes les entreprises doivent prendre en compte dans leur management », précise Quentin Decouvelaere, directeur associé au BCG Paris.