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Les OS du prospectus paient très cher leur autonomie

Liaisons Sociales Magazine, décembre 2009 | Dialogue Social | publié le : 07.12.2009 |

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Tournées à rallonge, salaires au plancher : les troupes de la distribution directe ne sont pas à la fête. Les contentieux pleuvent. Mais Mediapost fait mieux qu’Adrexo sur le social.

 

Stop pub ! Henri, 65 ans, distributeur chez Adrexo en région parisienne, zappe l’autocollant du ministère de l’Écologie plaqué sur la boîte aux lettres. Depuis l’aube, il traîne un chariot de 80 kilos chargé de prospectus publicitaires. « Il me reste 150 poignées à distribuer, pas le temps de regarder ! » explique le sexagénaire sans s’arrêter. Chaque année, 18 milliards d’imprimés sont ainsi glissés par une armée de distributeurs dans les boîtes aux lettres des particuliers. Soit 40 kilos par foyer et par an.

 

Mastodontes

Deux mastodontes se partagent 95 % de ce marché lucratif. Le premier, Adrexo, filiale de Spir Communication (groupe Ouest-France), emploie plus de 23 600 salariés dont 22 600 distributeurs répartis sur 250 plates-formes. L’entreprise, dirigée par Frédéric Pons, s’est construite par rachats successifs de plusieurs acteurs dont le dernier en date est Kicible, la société de distribution directe créée par le groupe Sud-Ouest.
Le second, Mediapost, filiale du groupe La Poste, dirigé par Nathalie Andrieux, est aussi le résultat d’une fusion. En 2004, l’entreprise rachète la société Delta Diffusion, du Groupe Hersant Média. Rattachés à 180 platesformes, 13 500 distributeurs battent le trottoir pour ce spécialiste de la publicité non adressée qui emploie au total 15 000 salariés. Des employés souvent âgés et peu qualifiés. Chez Mediapost, 20 % ont 60 ans ou plus. Côté Adrexo, 43,1% ont plus de 50ans. L’entreprise déclarait même au bilan social 2008 un salarié dans la tranche 95-100 ans.

 

Une jeune convention

Si l’activité de distribution directe a au moins 30 ans, sa convention collective, elle, va tout juste souffler ses cinq bougies. Un cadre réglementaire qui est, aujourd’hui, source de bien des dissensions : il alimente la colère des syndicats, qui affirment que la convention est dévoyée par les deux entreprises, et celle des distributeurs, qui estiment avoir perdu au change.
«Je suis lésé de 300 euros par mois depuis que cette convention a été mise en place. Comment les organisations syndicales ontelles pu signer ce texte ! » s’agace Mireille, 55 ans, chez Adrexo depuis quinze ans. À l’époque, il s’agissait pour les partenaires sociaux de sortir du travail à la tâche, qui était la règle, et de construire un secteur d’activité digne de ce nom.
(…)

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