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La CGT en pleine crise, avec ou sans Thierry Lepaon

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 05.12.2014 | Stéphane Béchaux

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La guerre des chefs fait de nouveau rage au sein de la CGT. Mais quel que soit le nom du futur secrétaire général de la confédération, ses problèmes internes demeureront entiers. Analyse.

Comme si de rien n’était ! C’est un Thierry Lepaon presque souriant qui, à la mi-journée de ce vendredi 5 décembre, commentait les premiers résultats des élections dans la Fonction publiques tenues la veille. Pour annoncer, en vidéo, que la CGT restait en tête parmi les fonctionnaires.

Ce dont personne ne doutait. Créditée de 25,4% des voix en 2011, la centrale de Montreuil disposait en effet d’un confortable matelas sur son premier poursuivant, la CFDT, distancée de plus de six points. La vérité des chiffres ne sera, en fait, véritablement connue que mardi 9 décembre, lors de la proclamation des résultats définitifs.

On saura alors de quel poids aura pesé « l’affaire Lepaon », qui empoisonne la maison depuis plus d’un mois. Au centre de multiples scandales  – les travaux dans son logement de fonction et dans son bureau, la rupture conventionnelle dont il a bénéficié avant son élection au secrétariat général… –, le leader de la CGT joue actuellement sa peau. Et celle de son organisation, dont l’image s’est terriblement ternie.

Immobilisme et manque de courage

Mais quoi que décident les instances de l’organisation – une commission exécutive est prévue mardi 9 décembre, avant un éventuel comité confédéral national en janvier –, elles n’auront rien réglé des problèmes de la CGT en maintenant, ou non, Thierry Lepaon à leur tête.

Car la crise de leadership qui l’occupe n’est que le symptôme d’un mal beaucoup plus profond. La CGT manque d’une ligne politique claire, partagée par tous. D’un projet et d’une stratégie, à même de lui permettre de peser sur la scène sociale et politique.

Habile et bon communicant, Bernard Thibault, son ex-numéro un, avait réussi, en façade, à maintenir vaille que vaille l’image d’une confédération soudée, en état de marche. Mais la maison paie aujourd’hui très cher son immobilisme et son manque de courage.

Au cours de ses trois mandats, l’ex-secrétaire général n’a quasiment rien entrepris pour forcer sa confédération à repenser son corpus doctrinal. Ni rénover son fonctionnement, de telle sorte qu’elle adapte ses structures à l’évolution du monde du travail. Des maux très profonds qu’un changement de leader ne saurait résoudre.

Auteur

  • Stéphane Béchaux