Face à une concurrence généralisée, Guillaume Pepy veut faire de la SNCF un groupe de services centré sur le client. Une rupture organisationnelle et culturelle dont il cherche à convaincre les cheminots.
Les caténaires qui lâchent, les grèves tournantes, la fermeture de la gare Saint-Lazare. Et puis la crise, les recettes en berne et la sur vie du transport ferroviaire de marchandises menacée, promettant à la rentrée un mano a mano serré avec les syndicats…
Depuis sa nomination en février 2008, Guillaume Pepy accumule les épreuves. Mais pas de quoi entamer la détermination du président de l’entreprise publique. « La SNCF sortira plus forte de la crise », assène le quinqua, qui maintient son «plan de croissance» (une hausse de 50 % du chiffre d’affaires en 2012) et la simplification du fonctionnement.
Bâtir un groupe de services
Pour sortir de la bureaucratie et être plus proche du client. Son ambition reste inchangée: bâtir, en France et à l’international, un groupe de services qui ne soit plus 100 % ferroviaire mais appuyé sur quatre métiers (logistique de marchandises, grandes lignes, transports de la vie quotidienne,
infrastructures). Il l’a signifié dès son arrivée aux manettes, par l’OPA sur le transporteur routier Geodis. «Il y a urgence», dit-il. Après le fret en 2003, les liaisons in-ternationales de voyageurs s’ouvrent à la concurrence en 2010: « Nous devrons trouver ailleurs le chiffre d’affaires que nous perdons sur le rail », note le premier des cheminots.
Fin connaisseur du mastodonte qu’il a intégré voici vingt ans, artisan habile de la réforme des régimes spéciaux, hyperactif enthousiaste, il ne manque pas d’atouts pour réussir. D’autant que cet homme pressé sait prendre du temps lorsque les tensions durent, afin d’éviter l’arrêt en pleine voie, sa hantise. Reste à installer dans le train de la réforme les 160 000 cheminots de la maison mère, en plein doute, et leurs syndicats.
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