Les jeunes sont en première ligne lorsque le marché du travail se retourne. Le gouvernement a compris l’urgence de la situation. Mais, si les mesures annoncées règlent l’urgence conjoncturelle, le problème de fond reste entier.
L’été s’annonce meurtrier : pour des centaines de milliers de jeunes – 600 000 exactement – qui arriveront sur le marché du travail ?n juin, les perspectives sont particulièrement moroses : les intentions d’embauche, permanentes ou temporaires, devraient chuter en France de 23,8 % cette année et tomber pour la première fois sous la barre du million, selon l’enquête annuelle sur les besoins de main-d’œuvre de Pôle emploi. Et seule une intention d’embauche sur dix devrait permettre à un jeune de décrocher son premier emploi.
Conscient des difficultés qui se profilent, le gouvernement a tenté de prendre le problème à bras-le-corps. En présentant son plan pour l’emploi des jeunes, le 24 avril, Nicolas Sarkozy a mis l’accent sur les primes à l’embauche rapide et les mesures favorisant l’alternance, avec, à la clé, des exonérations de charges sociales. Au total, 1,3 milliard d’euros seront investis.
Prime aux entreprises
Dans la foulée, le plan d’action de Yazid Sabeg pour la diversité et l’égalité des chances fait la part belle au crédit d’impôt et propose une prime de 1000 euros pour les entreprises recourant aux contrats de professionalisation. Il suggère même que ces contrats d’apprentissage et de professionnalisation se transforment en CDI. Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM, a, lui aussi, été mis à contribution. Le numéro un de la métallurgie a planché sur le développement des contrats pros, actuellement en perte de vitesse.
Mesures suffisantes ? « L’urgence a un peu faussé le débat, indique un porte-parole du gouvernement. C’est pourquoi nous nous orientons vers des réponses conjoncturelles. Et nous allons vers ce que l’on sait faire. »