logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

48 % des cadres prêts à manifester pour leur retraite

Marché de l'emploi | publié le : 26.09.2022 | Benjamin d'Alguerre

Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict-CGT.

Crédit photo

Une charge de travail trop importante, un pouvoir d’achat en baisse, des perspectives de retraite trop faibles… Les cadres sont prêts à descendre dans la rue pour faire valoir leurs droits estime le baromètre 2022 de l’état d’esprit de l’encadrement de l’Ugict-CGT.

La crise n’épargne pas les cadres. 73 % d’entre eux – et 80 % des cadres femmes – constatent une dégringolade de leur pouvoir d’achat depuis un an et 53 % se plaignent de leur situation salariale. C’est ce que révèle le baromètre annuel de l’état d’esprit des cadres de l’Ugict-CGT réalisé en partenariat avec Secafi et l’institut de sondages Viavoice. À en croire les résultats de cette étude dévoilés le 26 septembre, un peu plus d’un cadre sur deux juge que sa rémunération n’est pas en adéquation avec son temps de travail réel (52 %) et sa charge de travail (53 %).

Ils sont ainsi 58 % à indiquer que leur charge de travail a augmenté et ce sentiment monte à 62 % chez les femmes. En moyenne, le temps de travail d’un cadre approcherait les 45 heures par semaine et 20 % affirment approcher la cinquantaine d’heures. "Le temps de travail des cadres a augmenté de 5 points depuis 2021", calcule Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict-CGT. Selon l’enquête, 54 % des cadres travailleraient pendant leurs jours de repos. Une proportion qui monte à 59 % chez les femmes. Une situation que l’Ugict-CGT met en corrélation avec la montée en puissance d’un télétravail non-encadré au sein des entreprises corrélée avec l’habitude prise de sur-solliciter les cadres au-delà de leurs heures de travail. 69 % d’entre eux demandent d’ailleurs à ce que le droit à la déconnection – intégré dans le Code du Travail en 2017 – devienne réellement effectif. "C’est encore trop souvent une position de principe", résume Sophie Binet.

La question des retraites constitue également une préoccupation de l’encadrement. Le montant des pensions, en premier lieu, qui s’élève aujourd’hui à 67 % du salaire de fin de carrière alors que les cadres aimeraient le voir fixé à 75 %. Dans ces conditions, les prévisions de l’Agirc-Arrco qui tablent sur des pensions égales à 50 % du salaire à l’horizon 2060 inquiètent. Mais la perspective d’un recul de l’âge de départ ne les enchante pas non plus. Ils sont d’ailleurs 56 % (66 % chez les femmes) à souhaiter rétablir l’âge de départ à 60 ans. Mécontents de leur sort, les cadres se disent d’ailleurs à 38 % prêts à se syndiquer, soit le plus haut niveau d’appétence depuis dix ans. 48 % seraient d’ailleurs prêts à manifester pour défendre leur retraite et 42 % à engager une grève ! De quoi en tout cas rassénérer la CGT en prévision de la manifestation "pour l’urgence sociale et écologique" à laquelle elle a appelé le 29 septembre aux côtés des autres organisations syndicales.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre