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Quatre salariés sur dix se disent stressés

Entreprise & Carrières, 16/06/2009 | Conditions de travail | publié le : 15.06.2009 |

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Selon un sondage CSA, réalisé dans le cadre de 6e Semaine pour la qualité de vie au travail de l'Anact, plus de 40 % des salariés français s'estiment stressés.

 

Lutter contre les risques psychosociaux et le stress doit rester une priorité des entreprises, même face à la crise, insiste l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), qui en a fait le thème de sa 6e Semaine pour la qualité de vie au travail, du 11 au 19 juin 2009. A cette occasion, l’institut CSA a interrogé pour le réseau Anact 1 000 salariés français sur leur perception du stress au travail.
Selon ce sondage national (consulter les résultats complets), quatre salariés sur dix (41 %) se disent stressés, dont 13 % très stressés, un chiffre qui atteint 47 % pour les catégories socioprofessionnelles supérieures et 57 % pour les cadres supérieurs. La faute est attribuée exclusivement au travail par 60 % d’entre eux, et à des causes professionnelles et personnelles par 38 %.
Même si, le plus souvent, les répercussions du stress débordent la sphère du travail pour toucher la sphère privée. Ainsi, grosse fatigue, tensions musculaires, difficultés à ne plus penser au travail une fois à la maison, troubles du sommeil, anxiété, irritabilité : 64 % des personnes déclarent avoir ressenti un de ces symptômes… En moyenne, trois sont cités. De quoi inquiéter, car le cumul des symptômes peut conduire à des pathologies plus graves.

 

Adaptation

Mais, face au stress, presque tous les salariés (plus de 90 %) préfèrent s’adapter au mieux à la situation. Beaucoup (76 %, voire 84 % chez les cadres supérieurs) se ressourcent dans des activités personnelles et près de la moitié (48 %) font « comme si de rien n’était ». Car « le stress n’est pas encore intégré comme un phénomène anormal », souligne Jean-Baptiste Obéniche, directeur de l’Anact.
D’où cette 6e Semaine organisée pour se pencher sur la mise en pratique de l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail, signé en juin 2008 par tous les partenaires sociaux. Etendu le mois dernier par le ministère du Travail et rendu obligatoire dans toutes les sociétés, il stipule, notamment, que « dès qu’un problème de stress au travail est identifié, une action doit être entreprise pour le prévenir, l’éliminer ou, à défaut, le réduire ».
Le sujet s’impose d’autant plus que, selon le sondage CSA, 54 % des personnes victimes de stress estiment que la crise économique actuelle y contribue. Le ministre du Travail, Brice Hortefeux, a d’ailleurs souhaité un effort sur les « troubles suscités par un stress excessif en cette période de crise », dans le cadre du plan Santé au travail 2010-2014 qui doit être mis en place d’ici à la fin de l’année.

 

Idées reçues

Pourtant, malgré la médiatisation de nombreux suicides de salariés, les entreprises peinent à se saisir de la question, estiment les experts. Et Jean-Baptiste Obéniche déplore les « idées reçues » en la matière, avec la « gestion individuelle du stress, les numéros verts, les cellules de soutien psychologique ». Pour lui, « la prévention, ce n’est pas de savoir comment faire face au stress, mais c’est de faire en sorte qu’une organisation du travail ne génère pas de situations stressantes ». Autrement dit, s’il est indispensable de prendre en compte le stress au travail, il faut surtout tout faire pour qu’il n’apparaisse pas.

 

Dominique Thibert