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Reprise progressive du travail chez Michelin

ISRH | Organisation du travail | publié le : 02.04.2020 | Benjamin d'Alguerre

Michelin, qui avait stoppé une grande partie de ses activités de production dès le 16 mars, a décidé de reprendre en douceur ses activités jugées « stratégiques », comme la fabrication de pneus d’avions, de tracteurs et de métros ou le moulage du caoutchouc pour limiter les pertes de matière première non transformée. « Il s’agit d’un redémarrage très progressif qui va aller crescendo tout au long de la semaine », précise la direction. Le 1er avril, l’entreprise a signé avec trois organisations syndicales (CFE-CGC, CFDT et Sud) un accord posant les conditions de cette reprise mais aussi l’organisation de l’activité partielle pour les salariés non concernés. Seule la CGT a refusé de parapher l’accord. « Les pneus ne sont pas des produits de première nécessité, la direction met la santé des salariés en danger », estime Jean-Paul Cognet, secrétaire général de la deuxième organisation syndicale du groupe auvergnat. 

Concrètement, Michelin s’est engagé à ce que la reprise du travail sur les sites concernés (Blavozy en Haute-Loire, Troyes dans l’Aube, Laval en Mayenne et Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme) se fasse sur la base du volontariat et ne concerne que 5 % de l’effectif (soit une centaine de salariés) dans un premier temps. En échange, les volontaires bénéficieront d’une rémunération bonifiée et pourront user de leur droit de retrait sur simple suspicion d’insuffisance des conditions de sécurité. À ce titre, les CSSCT du groupe seront invitées à effectuer des tournées d’inspection régulières dans les usines où l’activité a repris. « La direction nous a assuré qu’aucune pression ne serait exercée sur les salariés pour qu’ils reprennent le travail. Au moindre manquement aux conditions d’hygiène et de sécurité, nous les encouragerons à faire jouer leur droit de retrait », prévient Chris Boyer, délégué syndical CFE-CGC et membre du CSE du site de Ladoux. 

Les salariés confinés, pour leur part, sont tous éligibles à l’activité partielle, même si l’employeur ne compensera pas la perte de salaire… et se donne le droit, dans l’accord, d’anticiper la prise de cinq à dix jours de RTT et de cinq jours de congés payés. « C’est la cinquième semaine de congés payés qui disparaît en fumée », traduit Jean-Paul Cognet. Quant aux activités de Michelin en Espagne et en Italie, elles sont toujours à l’arrêt pour le moment. 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre